Volume 3 – numéro 1 – 2024 : La Covid-19 en Afrique : implications et adaptations
Table des matières
Présentation. La Covid-19 en Afrique : implications et adaptations
Le tourisme camerounais à l’œuvre de la Covid-19 : quel mal pour quelle riposte?
La survenue de la Covid-19 en fin d’année 2019 a engendré des milliers de victimes et créé des bouleversements à l’échelle planétaire, avec des répercussions directes sur les plans politique, économique et social. Cette catastrophe sanitaire a entraîné la chute de l’économie mondiale. L’un des secteurs ayant sévèrement été atteint est celui du tourisme dont les mesures barrières telles que le confinement, les fermetures des frontières terrestres, maritimes et aériennes étaient de nature à limiter les déplacements des personnes et par ricochet à faire baisser les dépenses touristiques. Face à une telle situation, les pouvoirs publics camerounais étaient désormais livrés à la problématique d’équilibre entre l’urgence sanitaire de l’heure et la stabilité économique du secteur touristique, d’ores et déjà, plombé par ladite crise. Ainsi, la présente réflexion se propose, dans une perspective analytique systémique des politiques publiques, d’évaluer l’impact de cette catastrophe sanitaire sur le tourisme camerounais et de passer en revue les mesures de riposte entreprises par le gouvernement camerounais.
Covid-19 et État de droit au Cameroun
L’humanité a toujours été confrontée à des pandémies à l’instar de la peste, de la variole, etc. Depuis 2019, elle a été mise à l’épreuve par la Covid-19 qui a causé de nombreux décès sur tous les continents. Face à cet état d’urgence sanitaire critique et dans l’optique de préserver le droit à la santé des populations, la plupart des États ont adopté des mesures parfois drastiques innervées par le principe de précaution et perçues par les populations comme attentatoires aux libertés individuelles. Les mesures d’urgence sanitaires adoptées par le Cameroun dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 sont-elles compatibles avec l’État de droit? En prenant appui sur la méthode juridique, la méthode comparative et la sociologie du droit, la présente étude vise à démontrer, à partir de la double dialectique du duel et du duo, qu’il existe une apparente incompatibilité et une compatibilité avérée entre les mesures sanitaires et l’État de droit au Cameroun.
Décryptant les stratégies de riposte de la Southern African Development Community (SADC) à la Covid-19, le présent article met en exergue l’évolutivité et l’ambivalence des stratégies mises en œuvre. Confrontés à une pandémie d’une ampleur sans précédent, les États de la SADC ont réagi en donnant d’abord la primauté aux stratégies nationales et aux mesures restrictives pour se protéger de l’extérieur à l’instar des fermetures des frontières. Globalement, la phase initiale de gestion de la pandémie a été caractérisée par des errements et un manque de concertation des États contraires à la politique communautaire de santé prônant l’harmonisation et la coordination des efforts nationaux pour la prévention et le contrôle efficace des épidémies. Progressivement, cependant, le Secrétariat de la SADC a réussi à impulser une phase de collaboration et de concertation. Indubitablement, la pandémie de la covid-19 a démontré la capacité d’adaptation et de résilience des institutions communautaires en matière de santé ainsi que l’importance de leur raffermissement. Pour mener cette étude et évaluer réellement l’efficacité des ripostes de la SADC à la Covid-19, la méthode exégétique et l’approche analytique ont été privilégiées.
Gestion de la pandémie de Covid-19 dans l’État malagasy. L’exemple du mouvement Tantsoroka Covid-19
L’urgence sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 en 2020 a mis en évidence les failles du système de gouvernance et la fragilité des systèmes socio-économiques et sanitaires malgaches. Les groupes vulnérables, les personnes ayant un emploi temporaire dans le formel et surtout celles employées dans l’informel en sont les grandes victimes. Face à cette lacune de gouvernance, la société civile a eu une place fondamentale. Cet article met en évidence le rôle que, le mouvement « Tantsoraka Covid-19 » a joué, dans la gestion de la crise liée à la pandémie de Covid-19 à Madagascar. Ses activités ont consisté en une dotation en équipements de protection individuelle, un soutien psychologique, une formation du personnel de santé, la distribution de kits alimentaires, la mise en place d’une campagne d’éducation, d’information et de sensibilisation des citoyen·nes. La méthodologie de cette recherche repose sur une démarche inductive en sciences humaines et sociales, qui part de l’étude du cas particulier du mouvement « Tantsoraka Covid-19 » pour avoir un aperçu de la situation qui prévalait à Madagascar dans la gestion de la pandémie.
Vivre le Covid-19 dans les familles camerounaises : cas des villes de Douala et Yaoundé
L’année 2019 a été marquée par l’émergence de la pandémie à coronavirus, de la Chine vers le reste du monde, imposant de ce fait à la communauté internationale l’observation des mesures telles de que le lavage régulier des mains, l’évitement des accolades et surtout le confinement. Le Covid-19 a eu des conséquences sur les relations interétatiques, nationales voire familiales. Sur ce dernier point, certaines données sont alarmantes; plus de 270 millions d’infecté·es en 2021. En Chine par exemple, le taux de divorce à l’issue du confinement était en hausse. L’Afrique, même si tardivement touchée par la pandémie, n’est pas en reste. Le Cameroun comptabilisait environ 107662 de contaminé·es en mi-novembre 2021. Dès lors, l’étude s’interroge sur l’impact réel du confinement sur le vécu des familles au Cameroun. Mener une telle recherche en sciences sociales commande de mobiliser des grilles d’analyse telles que le constructivisme et l’interactionnisme symbolique sans omettre l’observation directe et l’exploitation documentaire. Il ressort que les familles camerounaises ont différemment géré la survenance des cas de contamination au coronavirus, avec des effets aussi bien négatifs que positifs.