Volume 3 – numéro 1 – 2024 : La Covid-19 en Afrique : implications et adaptations
Vivre le Covid-19 dans les familles camerounaises : cas des villes de Douala et Yaoundé
Sakinatou DAOUDA et Léonelle Flore NGUINTA HEUGANG
Introduction
La fin de l’année 2019 a connu une pandémie du Covid-19 qui a mobilisé l’attention de la communauté internationale. Dans l’optique de l’éradiquer, autorités, classes gouvernantes, technocrates et scientifiques se sont retrouvés. Repéré initialement en Asie, le virus s’est répandu dans plusieurs pays à travers le monde. Les données statistiques rendent suffisamment compte de la gravité de la pandémie. En effet, d’après un rapport rendu public par Statista[1] le 16 décembre 2021, le nombre de personnes infectées par le coronavirus dans le monde est de 270 791 973. La même année, l’on dénombre 129 247 contaminé·es en Chine, 8 091 438 en France, 49 833 416 aux États-Unis et le Cameroun, quant à lui, a comptabilisé 107 662 personnes infectées. Cependant, l’on distingue une pléthore de variants du virus. À cet effet, au début du mois de novembre 2021, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a reconnu au moins quatre (4) variants préoccupants, notamment : Alpha, Beta, Gamma, Delta et Omicron (OMS, 2020).
Le variant le plus répandu dans le monde est Delta. Il représente ainsi plus de 99,5 % des séquences analysées dans le monde en mi-octobre 2021. Au regard de son degré élevé de contamination, des mesures barrières ont été prises : le respect de la distanciation physique, le port du masque et le lavage des mains au gel hydro-alcoolique et à l’eau coulante, etc. Dans l’optique de freiner la propagation du virus, le confinement partiel ou total a été aussi mis sur pieds par certains Chefs d’État et de Gouvernement. Apparu au 15e siècle, le confinement concernait à l’origine, l’enfermement pénal. Il contenait l’idée de captivité, de punition. Aux 17e et 18e siècles, il s’employait aussi à propos de la vie monastique. C’est plus tard qu’on a commencé à l’employer pour désigner l’interdiction faite à un malade de quitter la chambre. Au Cameroun, le confinement s’est appliqué de façon partielle, on parle dans ce cas de confinement partiel et non total comme dans certains pays en Occident. Au vu de ces données statistiques[2] pour le moins alertant, il semble judicieux de mener une étude sur les effets du Covid-19 dans les familles au Cameroun, pays cible de la présente étude. Dès lors, quels sont les effets de la pandémie sur le vécu des familles camerounaises? À l’observation, ces dernières gèrent différemment la survenance des cas de contamination au coronavirus.
Mener une telle recherche en sciences sociales commande de mobiliser des grilles d’analyse telles que le constructivisme et l’interactionnisme symbolique, sans omettre l’observation directe et l’exploitation documentaire. Ne pouvant couvrir l’étendue du territoire camerounais, l’enquête sur laquelle repose la présente contribution a été effectuée dans les villes de Douala et Yaoundé. Celle-ci porte sur un échantillon de 73 personnes constituées des personnes infectées et de leurs proches. Il est question ici de percevoir les interactions qui naissent entre ces entités à la suite de la contamination de l’un ou l’une d’entre eux et elles par le virus. Des rapports conflictogènes et compatissants naquirent alors dans divers contextes. Des entretiens ont été précisément menés auprès de 39 personnes dans la ville de Douala et de 34 personnes à Yaoundé (proches et infecté·es confondu·es). L’analyse s’appesantit sur le vécu des familles touchées par le coronavirus. C’est ainsi que des récits de vies seront recueillis auprès des personnes contaminées et de leurs proches afin de saisir les effets réels de la maladie sur les comportements des personnes envers les autres. Cette réflexion se décline en deux axes qui recoupent les bouleversements des interactions socio-économiques et la reconfiguration des perceptions endogéno-familiales de la pandémie à Covid-19.
Les bouleversements des interactions socio-économiques
La crise sanitaire du Covid-19 n’est pas sans conséquences sur le quotidien des ménages camerounais. Le confinement a bouleversé les habitudes et les relations humaines sur les plans sociaux et économiques.
L’altération des rapports sociaux
Le milieu familial jadis considéré comme un havre de paix tend, sous l’avènement de la pandémie, à devenir un lieu d’insécurité. Ce qui pousse à remettre en question la place de la famille dans la gestion des crises. Les effets du Covid-19 sur le vécu des familles sont visibles à divers niveaux. Les mesures barrières prises sont venues altérer les interactions entre les membres d’une famille et reformer le système éducatif camerounais tout en instituant le télétravail.
La restriction de la mobilité humaine augmente le nombre de contaminé·es au sein des ménages où les personnes atteintes sont mises en quarantaine à la maison. C’est le cas par exemple des ménages qui ne respectent pas les exigences liées au respect des mesures barrières. Les habitudes ayant la peau dure, les changer du jour au lendemain n’est pas aisé. Les familles où l’entière responsabilité repose sur la mère sont particulièrement en difficulté, car les autres membres de la famille sont habitué·es à dépendre d’elle. En cas d’infection, il serait difficile de protéger tous les membres. Cet état de chose a été à l’origine de la déchéance de la matrice familiale au sein de laquelle chacun·e est censé·e jouer un rôle pour la stabilité émotionnelle, mentale voire financière des autres membres. Aussi, les ménages qui abritent une ou plusieurs personnes contaminées ont des difficultés à combattre efficacement la propagation du virus et subissent de ce fait, un stress permanent : la peur de perdre un être cher et la peur de se faire contaminer. Dès lors, les membres se trouvent paniqué·es en fonction du sentiment d’affection ou de rejet qui les animent. Pour ceux et celles qui ont choisi d’affectionner un des membres et de continuer à vivre en famille comme en période d’avant Covid, sur les 73 personnes interrogées, 66 ont reconnu n’avoir pas respecté la distanciation sociale imposée avec leur conjoint. Une posture qui a eu pour conséquence l’augmentation des cas de contaminé·es.
Dans l’un des ménages à Yaoundé[3], c’est le mari qui a contracté le virus en premier. Testé positif, il lui a été prescrit de se confiner à domicile pendant le traitement. La maison ayant une dépendance, sa femme s’y est confinée avec lui, laissant les enfants dans d’autres pièces. Ce qui pouvait avoir pour conséquence d’exposer les autres membres de la famille au virus. La femme s’assurait que son époux suive le traitement prescrit à l’hôpital et par monseigneur Kléda[4] (au regard de la gravité du cas en question et du souhait que son époux recouvre la guérison, elle a opté pour un traitement mixte : médecine moderne et médecine traditionnelle). Du fait de la guérison du patient en moins d’une semaine, les 14 jours de la quarantaine n’ont pas été respectés. Ils ont rejoint les enfants. Quelques temps après, la femme a réalisé qu’elle était aussi contaminée, mais ne s’est pas isolée. Toutefois, par mesure de prudence et surtout dans le souci de protéger les membres de sa famille, cette dernière a respecté scrupuleusement les autres mesures barrières préventives à la prolifération du virus. Elle a suivi le même protocole sanitaire que son conjoint et a recouvré la santé car, a-t-elle dit, elle ne voulait pas infliger plus de traumatisme aux enfants[5]. Cependant, le non-respect ou du moins, le respect partiel des exigences sanitaires liées à la lutte contre le coronavirus concourt à la propagation et à la pérennisation de la pandémie.
Dans un autre ménage de la même ville, le mari malade s’est confiné dans sa chambre. Le premier jour, l’épouse a dormi avec les enfants. Le deuxième jour, elle est retournée dans la chambre conjugale en respectant la distanciation. Ne pouvant davantage supporter les pleurs des enfants, les deux se sont (dé)confinés le quatrième jour. Par mesure de prudence, cette femme a été mise en congé par ses supérieurs hiérarchiques jusqu’à la guérison complète de son époux bien qu’elle soit testée négative au virus[6].
Les parent·es et les enfants sont plus présent·es à la maison et sont appelé·es à partager dans certains cas le même espace de travail. Cette cohabitation n’est pas sans perturber la concentration de ces derniers et dernières. Dans cette dynamique, les habitudes et rituels quotidiens se trouvent changés. Les uns et les unes, si ce ne sont tous et toutes, sont parfois contraint·es de céder ou de se plier aux exigences de travail des autres.
De plus, la pandémie de Covid-19 a pour a effet d’amplifier les difficultés de conciliation famille-travail, notamment en raison de la fermeture des services de garde éducatifs à l’enfance telles que les crèches, les garderies, les cadres d’enseignement formel… (Couillard, 2020). Les enfants passent du temps à la maison. Leur présence impose une prise en charge qui ne favorise pas une concentration; en conséquence, les parents sont débordé·es.
D’après le réseau québécois des Organismes Sans But Lucratif (OSBL) d’habilitation, « le confinement à domicile peut représenter un risque pour certaines familles, par exemple dans le cas d’un ménage comportant un conjoint ou des parents violents » (Couillard, 2020). En Afrique, continent connu pour son hospitalité, cet état de chose rompt avec les valeurs, us et coutumes des peuples. Au rang des traumatismes causés par la pandémie sur la famille et ses membres, il est à noter une réorganisation des cérémonies mortuaires qui rompt avec l’affect qui gravite autour de cette célébration. À cet effet, Dieudonné Vaïdjiké et Tchago Ndikwé relèvent que
Une approche analytique a permis de constater qu’en contexte de crise sanitaire, telle que la Covid-19, il est difficile d’organiser les funérailles dans la rigueur ancestrale, en dépit de la résistance des populations victimes de la pandémie. Elles sont bouleversées, car on ne pleure plus correctement et traditionnellement « son mort ». Les pratiques recommandées de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), globalement moins contraignantes que celles en vigueur lors de l’épidémie d’Ébola, ont perturbé, non seulement la vie quotidienne, mais encore les pratiques funéraires habituelles, notamment chez les Africains. Par exemple, tout rassemblement à la place mortuaire est interdit ainsi que tout contact physique avec le corps une fois que celui-ci est apprêté, etc. (2022, p. 120).
Dans ce sillage, les rites funéraires ne sont plus de mise, l’organisation conventionnelle (institutionnelle) du deuil prend le pas sur les traditionnelles cérémonies religieuses et coutumières qui sévissaient. Sentiments, pleurs et rassemblements n’ont plus droit de cité. À titre d’illustration, un enquêté s’est plaint de n’avoir pas assister physiquement à l’inhumation de son frère décédé des suites du Covid; tout s’est passé dans la précipitation et l’urgence sous le regard vigilant des autorités compétentes en la matière en cette période de crise sanitaire[7].
En effet, la présence des proches et des parents d’un défunt à l’occasion d’un deuil donne du sens à la famille. […] Face à ces changements inattendus, la solidarité africaine habituellement traduite en temps de deuil par l’assistance physique comme expression de la force du chagrin, la spontanéité et la générosité, a connu un net recul. On est passé des préparatifs d’obsèques fastes, à des inhumations d’urgence. Dans l’intervalle, le téléphone a remplacé la présence humaine. La Covid-19 avait un effet sur les émotions et les pratiques sociales et culturelles […]. Par ailleurs et s’agissant des décès déclarés Covid-19, les familles ont dû se résoudre à faire face à un nouveau type de choc, l’inhumation par des tiers représentant les pouvoirs publics, loin des caveaux familiaux et dans l’irrespect des us et coutumes, quelques heures seulement après le constat du décès, dans la solitude de deux ou trois membres de la famille triés sur le volet (Nsegbe et al., 2023, p. 432).
De même, lors de la cérémonie mortuaire, les mesures barrières sont observées par les personnes présentes, ce qui entraîne la proscription de certains rites traditionnels. Seul·es quelques membres de la famille, accompagné·es d’un prêtre chez les catholiques ou d’un pasteur chez les protestant·es, peuvent voir le corps. Ils et elles ne doivent pas toucher ou embrasser la dépouille mortelle et doivent se laver soigneusement les mains à l’eau et au savon et se désinfecter au gel hydro-alcoolique. Les autres se tiennent à plusieurs mètres de distance, avec une interdiction de jeter une poignée de terre ou une fleur comme d’habitude dans la tombe, ou à plusieurs kilomètres de distance pour les parents qui habitent les villages environnants ou les villes. Chez les Tupuri (Tchad-Cameroun) par exemple, le plus grand taureau du défunt ou de la défunte ne peut plus être transféré dans l’au-delà pour constituer son bétail, ou chez les Massa, il n’est plus permis de danser pendant des jours et des nuits autour de la tombe et de la case du défunt ou de la défunte, etc. Pour ces peuples, comme pour d’autres, ce bouleversement contribue à la désacralisation des rites traditionnels, puisqu’il méprise la personne morte et violente la culture.
S’agissant du choix des familles d’observer la quarantaine à domicile, si les parents lui ont trouvé des palliatifs, les enfants, quant à eux et elles, l’ont subi de plein fouet. L’absence du ou de la parent·e contaminé·e a été difficile à supporter, les enfants ont été très traumatisé·es. On a enregistré des cas où c’est le père de famille qui préparait les enfants pour l’école et les aidait à apprendre leurs leçons. À cause du Covid, ces tâches étaient effectuées par d’autres membres de la famille, changeant de ce fait le référent éducatif des tout-petits. Cet état de chose a eu pour conséquence le bouleversement de la routine des ménages. Le respect des autres mesures barrières à la maison a été difficile, notamment la distanciation d’un mètre et le port du masque. Les interactions et le partage du même espace de vie rendent quasiment impossible le respect de ces dernières. À titre illustratif, les enfants gardé·es par leur père ont subi un choc émotionnel du fait de ne pouvoir interagir librement avec leur mère mise en quarantaine[8]. Les membres de cette famille ont affirmé déposer de la nourriture pour leur mère à l’entrée de sa chambre et se retiraient sans pouvoir la voir, telle une prisonnière. De même, l’on pourrait prendre le cas des « familles communautaires ». Dans ces dernières, l’on constate un décentrement du regard sur la famille comme une donnée naturelle vers celui de la famille comme un construit social, produit de mobilisation (Brossier, 2010, p. 659). L’on peut citer dans ce sillage les organisations de la société civile, à l’instar des organisations religieuses.
Les couvents ont aussi été touchés par les effets de la pandémie à Covid-19. En effet, les religieuses contaminées ne pouvaient plus pratiquer les exercices communautaires (manger à la même table, prier, participer à la messe, etc.) avec leurs consœurs du fait de la mise en quarantaine dans leur chambre, confiait une religieuse contaminée à la suite de son rétablissement[9]. Au rang des effets non négligeables de la pandémie à Covid-19, il y a aussi les impératifs de l’éducation via les Technologies de l’Information et de la Communication et du télétravail. Le système éducatif a connu une mutation. C’est ainsi que l’éducation in situ est passée à l’éducation via les Technologies de l’Information et de Communication (TIC). Les États modernes ont trouvé des palliatifs au système d’enseignement classique dit conventionnel :
L’école a été obligée d’adopter les cours en mode virtuel pendant la période de confinement. Les élèves et les enseignants restent chez eux, mais doivent collaborer pédagogiquement afin de ne pas rater l’année académique. C’est une instruction officielle dès l’annonce de la fermeture des milieux de formation par le Premier Ministre Chef du Gouvernement le 17 avril 2020. Les Ministères en charge de l’éducation ont encouragé des initiatives dans ce sens. Cependant, les initiatives prises par l’enseignement supérieur, les enseignements secondaires et l’éducation de base ne sont pas identiques (Bouba, 2021, p. 159).
Dans le souci une instruction permanente de la population, le savoir leur est dorénavant transmis à travers des modes virtuels. Ce qui met en avant le E-learning, c’est-à-dire l’enseignement via l’outil informatique et technologique comme solution à la crise de l’éducation occasionnée par la pandémie à Covid-19 au Cameroun. Dans l’optique de répondre efficacement à ce problème, les heures de cours ont été réaménagées (Tsague, 2022). En effet, les cours se déroulaient en deux vagues : une vague qui finit à midi et une autre qui commence à cette tranche horaire. D’ailleurs, Mah pense que
L’avènement de la pandémie du siècle, le Covid-19 en 2020 a bouleversé les pratiques pédagogiques existantes dans les institutions scolaires et académiques au Cameroun. Afin d’éviter une année blanche pour les apprenants camerounais, le gouvernement a, en matière éducative, instauré la continuation des enseignements via les plateformes numériques (2021, p. 2519).
C’est dans cette mouvance que les Universités de Yaoundé I, II et de Douala ont institué le E-learning. Du côté de l’enseignement secondaire, le Cameroun a opté pour l’éducation à distance en mettant à profit la chaine de télévision nationale, la Cameroon Radio Television (CRTV); d’autres canaux numériques ont été mobilisés pour dispenser les cours aux élèves des classes d’examen (Mandeng et al., 2021, p. 121).
Les Ministères des Enseignements Secondaires et de l’Éducation de Base ont décidé d’assurer aux élèves en classes d’examen, des enseignements à travers la télévision et la radio nationales. […] Il a été question de procéder à l’enregistrement des cours et à leur diffusion à la télévision et à la radio pour compléter les cours en présentiel, sans oublier la phase de préparation des élèves aux examens, notamment à travers le traitement des exercices types et les révisions (Bouba, 2021, p. 159).
Cependant, le choix du numérique comme solution à la crise du système éducatif occasionnée par la pandémie met en avant la question du coût que cela entraine. D’où l’émergence des effets négatifs au plan économique. La mobilisation des TIC par les familles n’a pas été facile, car l’acquisition des outils de communication et de télécommunication n’est pas à la bourse de tous et de toutes. De l’étude menée par Elearning Africa auprès de Tshepo, spécialiste des TIC vivant au Botswana et Shirley, directrice marketing vivant en Namibie, il ressort respectivement que
les obstacles les plus importants ont été le manque d’un environnement adéquat d’apprentissage à domicile, le manque d’accès aux technologies et les risques de santé auxquels les élèves scolarisés ont été exposés. Aussi, […] les apprenants évoluant dans différents contextes sont affectés pour diverses raisons (Elearning Africa, 2020, p. 25).
Le télétravail, entendu comme une activité professionnelle exercée à distance, a été adopté comme plate-forme d’échange et cadre de rassemblement pour la tenue des réunions virtuelles. Dans cette logique, le Président de la République du Cameroun instruit aux administrations publiques de privilégier les moyens de communication électroniques et les outils numériques pour les réunions susceptibles de regrouper plus de 10 personnes (Nsegbe et al., 2023). En effet, les rassemblements publics de plus de 50 personnes étaient interdits sur toute l’étendue du territoire camerounais.
Dans un tel contexte, certain·s parent·es sont appelé·es à travailler à la maison. Les enfants, quant à eux et elles, s’exercent à la maison et se rendent à l’école à temps partiel. De ce fait, des cours sont dispensés à distance, notamment à travers la télévision, par l’intermédiaire des téléphones portables, des ordinateurs ou des tablettes (E-learning), rendant difficile le contrôle parental et ouvrant ainsi la voie aux dérives du numérique. De plus, les enfants peuvent, sous prétexte, visionner et/ou télécharger des contenus de cours et accéder à des sites déconseillés à leurs âges.
Au-delà, des études menées en Afrique en période de Covid-19 ont révélé que
les initiatives d’apprentissage à distance proposées par les gouvernements, les écoles et les enseignants ont été inefficaces à cause : du non-accès aux infrastructures et technologies efficaces (44 %); du non-accès à l’électricité et à la connectivité abordables et accessibles (49 %); du non-accès aux appareils TIC appropriés (30 %); de l’inexistence d’un bon environnement d’apprentissage à domicile (23 %); du non-accès aux supports d’apprentissage et à un programme approprié (11 %) et du manque de renforcement des capacités, de développement personnel et de formation (71 %) (Elearning Africa, 2020, p. 24).
Les branle-bas économiques
Les effets de la crise du Covid-19 sur le plan économique se traduisent par la baisse des revenus et l’augmentation des charges des ménages. C’est un phénomène plus perceptible dans les ménages monoparentaux où le parent exerce dans le secteur informel. « En effet, le confinement total ou partiel imposé par le Gouvernement a causé la perte d’emplois de plusieurs responsables de famille » (Ehode, 2022, p. 507 et p. 508). Les employé·es du secteur informel ont subi les effets de la crise différemment. En général, les dépenses en matière de nutrition, de santé et d’imprévus ont explosées. Pour preuve, le gérant d’un bar a vu son chiffre d’affaires chuter drastiquement suite au couvre-feu imposé sur l’horaire de fermeture (Nsegbe et al., 2023), la gestion quotidienne des besoins basiques de son foyer se trouvant ainsi compromise[10]. De plus, l’aménagement de l’espace de travail à la maison induit certains coûts qui vont de la conception du local à son équipement. L’acquisition du matériel technologique et du mobilier de bureau incombait aux utilisateurs et utilisatrices dans la majorité des cas.
L’expression « confinement en famille » renvoie au cas où l’on retrouve un·e membre mis·e en quarantaine dans un domicile familial du fait du virus. Ce qui impose aux autres membres une prise en charge sanitaire de ce dernier ou cette dernière. À titre d’illustration, un homme en déplacement de Yaoundé pour Maroua, apprend lors de son voyage retour que sa femme a contracté le virus. Ne pouvant rentrer à la maison, il s’est retrouvé en train de passer plusieurs nuits à l’hôtel dans l’une des villes de transit (Garoua)[11]. Ce qui a eu des incidences aussi bien émotionnelles que financières. L’impact émotionnel se justifie par le fait qu’il ne pouvait pas rentrer auprès de sa famille dans l’immédiat pour consoler les enfants et soutenir son épouse. Aussi ses finances ont-elles suffisamment été affectées, car il s’est retrouvé contraint de dépenser davantage de l’argent pour son hébergement et sa restauration.
Bien plus, les nombreux effets de la pandémie sur la situation socioéconomique des familles sont liés au développement des tout-petits. Des études révèlent en effet que les enfants vivant dans la pauvreté présentent plus de risques de développer des difficultés scolaires dès leur entrée à l’école et tout au long de leur parcours scolaire (Couillard, 2020). Pour preuve, les besoins basiques de l’enfant doivent être satisfaits pour qu’il ou elle puisse acquérir les capacités maximales nécessaires à son éducation formelle. Au rang de celles-ci, le droit à la nutrition qui est un droit fondamental. Ce qui met au centre des débats la question de la nutrition en période de crise sanitaire. Cependant, la pandémie aussi eu des effets positifs.
Vers une reconfiguration des perceptions endogèno-familiales
Le confinement partiel en tant que mesure gouvernementale prise pour faire face aux ravages du Covid-19 impose une prise en charge rigoureuse. Dans cette dynamique, la famille apparait, à côté de l’État et ses entités de la santé publique, comme l’acteur nodal. L’implémentation d’une telle politique n’est pas sans impact sur le vécu des familles au sein desquelles la maladie sévit. Malgré la pléthore d’effets négatifs causés par la pandémie, des effets positifs en émergent. Ces effets sont perceptibles dans les ménages grâce aux concours de la famille et de l’État.
La consolidation des liens familiaux
Dans les ménages où les parents travaillent à plein temps, le confinement les contraint à être plus présents à la maison pour leurs conjoint·es, enfants et autres résidant·es. Les liens familiaux se trouvent ainsi renforcés par la réalisation des tâches domestiques, notamment la lessive, le ménage, la cuisine, la vaisselle, le rangement, etc. Le fait que la mise en quarantaine se fasse à la maison favorise aussi le développement de l’affect. Être entouré·e par les membres de sa famille lorsqu’on est en situation asymptomatique facilite la guérison et la consolidation des liens. Ceci a pour effet de rehausser le rôle de la famille en tant qu’entité sur laquelle repose la réussite de la politique gouvernementale de lutte contre la pandémie. L’on aurait pensé que, de façon systématique, les personnes contaminées sont isolées et rejetées par leurs proches qui ont peur à leur tour d’être atteint·es par le Covid, mais cela n’a pas toujours été le cas. D’après les personnes interrogées au sujet de leur quotidien avec les personnes infectées en période de Covid-19, 44 ont affirmé que la famille a manifesté de l’affection à leur égard. Ainsi, la famille n’a pas délaissé sa fonction d’encadrement de ses membres au profit du respect scrupuleux des mesures imposées. Bien que la riposte soit prise en compte, la famille cherche à sauvegarder ce lien de fraternité qui la caractérise.
La lutte contre la prolifération du virus amène les ménages a observé les règles d’hygiène et de salubrité : se laver les mains (avec du gel hydro-alcoolique ou du savon et l’eau coulante), éviter les embrassades, porter le masque et tenir la maison propre. En effet, se nettoyer régulièrement les mains prévient/éloigne de certaines maladies virales et des infections microbiennes. Grâce au respect des mesures barrières, les maladies dites opportunistes causées par le manque d’hygiène sont réduites. Sans le vouloir, les mains qui sont la plupart du temps utilisées pour se nourrir, se saluer, se frotter les parties sensibles se trouvent ainsi assainies et le risque de contagion est réduit.
La limitation des contacts physiques du fait de la pandémie a pour effet d’éviter les contaminations diverses (les hépatites A, B et C, la tuberculose, la grippe, etc.) via le transfert des liquides et sécrétions biologiques (salive, sang, sueur, etc.). Le port du cache-nez limite la transmission des maladies par les postillons (éternuements et toux). Des contacts étroits avec une personne infectée sont susceptibles de propager une maladie : même lieu de vie, contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’éternuement ou d’une discussion en l’absence de mesures de protection. Un des autres vecteurs privilégiés de la transmission du virus est le contact des mains non lavées avec le visage (Cdg60, 2021, p. 1).
De plus, Il n’est pas évident d’adopter le cache-nez comme pratique, car certaines personnes affirment s’étouffer. Cependant, son usage réduit la prolifération des virus de la grippe et protège ainsi les familles face à cette maladie contagieuse. L’analyse des effets positifs de la pandémie dans le cadre de vie s’avère importante. En effet, l’éloignement de ce fléau passe par la propreté de l’espace vital pour l’être humain. Combattre le coronavirus implique l’aération des locaux, la désinfection des endroits en contact régulier avec les mains, à l’instar des poignées de portes, des interrupteurs, des éclairages, des surfaces des claviers et ordinateurs, des robinets, des mobiliers et fenêtres de maison.
La sauvegarde propre de l’espace habitable lutte contre l’installation des vecteurs de maladie tels que les mouches, les moustiques, etc. Ainsi, garder la maison propre en période de Covid protège les ménages et met à l’abri des maladies comme le paludisme, le choléra, la fièvre typhoïde, etc.
Le développement des petits métiers
Le confinement partiel observé au Cameroun n’a pas eu que des effets néfastes sur le quotidien des familles. Des effets positifs subsistent et tendent même parfois à enjoliver et faciliter l’observation de ces mesures de riposte anti-covid. C’est précisément dans cette dynamique que sur
Le plan économique, malgré de nombreux effets négatifs, plusieurs groupes de jeunes hommes et femmes se sont lancés dans des activités innovantes en lien avec la production du matériel de protection sur l’ensemble du territoire national surtout dans les grandes villes. Les garçons fabriquent les seaux à robinet pour le lavage des mains, les hommes et femmes sont dans la fabrication des gels hydro alcooliques, du savon et masques. D’autres personnes, notamment les jeunes, se sont repliés vers leurs villages pour cultiver (Care, 2020, p. 17).
Les effets positifs de la pandémie sont visibles sur le plan relationnel. L’une des exigences de la riposte est le respect de la distanciation sociale. Si au sein de certains ménages cette mesure n’a pas toujours été suivie, dans d’autres, cette situation a plutôt contribué à rapprocher ses membres. La fabrication des solutions et gels hydro-alcooliques et savons, par exemple, nécessite le franchissement de plusieurs étapes, indiquant un travail à la chaîne de tous/toutes ceux et celles qui s’y mettent. De l’avis de Brahim, un habitant de Yaoundé, « cette saine collaboration est bénéfique pour la famille aussi bien sur le plan économique que sur le plan relationnel. Tous les habitants de la maison se sentent en confiance »[12].
De même, certaines couturières, ne pouvant plus se rendre dans leur atelier à cette période, transmettent le savoir-faire à leurs enfants à la maison en commençant par la confection des cache-nez. Celles-ci contribuent à leur niveau à la lutte contre le chômage des personnes dont elles ont la charge, leur évitant ainsi la peur du lendemain. « Les enfants étaient contents de m’aider à confectionner les patrons des différents modèles à coudre », confia l’une d’elles[13].
L’accompagnement des patient·es du Covid-19 aux plans national et international
La prise en charge des patient·es Covid relève prioritairement de la famille. Pour la majeure partie des enquêté·es, la quarantaine à la maison pendant la crise du Covid-19 n’a pas été facile. Les membres des familles vivent différemment cette situation. Tandis que certain·es rejettent une personne contaminée, d’autres par contre lui manifestent de l’empathie. Cependant, quatre (04) personnes interrogées ont admis qu’une partie de la famille était présente pour soutenir leur malade contre 69 qui ont affirmé avoir eu peur d’approcher les personnes contaminées et ont préféré respecter la distanciation sociale.
Au-delà du take care familial, la prise en charge des patient·es se fait au plan national par l’État et ses départements ministériels et au plan international par le biais de ses partenaires internationaux, des Organisations Internationales (OI), des Organisations Inter-Gouvernementales (OIG) et des Organisations Non-Gouvernementales (ONG).
Au regard de la vitesse de la propagation du coronavirus, la communauté internationale a décidé de lui opposer une riposte globale. En ce sens, l’Organisation Mondiale de la Santé a été la structure opérationnelle la mieux placée pour penser les stratégies efficaces de lutte contre cette nouvelle pandémie. C’est dans cette mouvance que
Pour tenter d’enrailler les effets sans cesse pervers de cette maladie aux développements toujours plus chaotiques, tous les Gouvernements sont engagés, sous le leadership scientifique de l’OMS, dans une riposte globale, multisectorielle et coordonnée ramenant à l’ordre du jour non seulement les principes du multilatéralisme dans la conduite des affaires mondiales, mais aussi et surtout, en encourageant en interne une synergie d’actions avec les acteurs infra-étatiques, dans une démarche de complémentarité (Nguélé Abada, 2021, p. 190).
La prise en charge de la personne infectée se fait par plusieurs entités : la famille nucléaire, la famille éloignée, les proches et connaissances, le corps médical et les organisations internationales. Toutefois, l’État reste le principal acteur en charge de la gestion des patient·es atteint·es du Covid. Le rôle joué par la famille dans le respect du confinement n’occulte pas celui dévolu à l’État en sa qualité de principal acteur en matière de gestion de la pandémie du coronavirus. Ses actions se déclinent en l’accompagnement des personnes contaminées à travers leur prise en charge et la mise sur pied des stratégies de sensibilisation par divers canaux. Dans le domaine sanitaire, dans le but de lutter contre le virus et réduire le nombre de malades, l’État a renforcé sa coopération internationale et a acquis des vaccins anti-covid. De plus, il a facilité la prise en charge des malades. En présentiel ou à distance (télémédecine), les soins et conseils prodigués par le corps médical ont soulagé de nombreuses familles.
La sensibilisation a également été mobilisée par l’État et ses partenaires. Pour le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), « une bonne communication aiderait à accroître l’efficacité des mesures et à réduire les impacts négatifs » (PNUD, 2020, p. 22). Ce qui a poussé le gouvernement camerounais à exercer une politique accrue de sensibilisation des ménages sur les bienfaits de l’adoption des mesures de lutte contre le Covid-19, dont le confinement partiel. Le respect scrupuleux de cette mesure, selon les autorités, limiterait considérablement la propagation de la maladie pour le bien-être des ménages. C’est la raison pour laquelle presque tous les outils d’information et de communication (radio, télévision, réseaux sociaux, etc.) ont été mis à contribution.
Au-delà de l’impact sanitaire, les actions de l’État ont eu des conséquences économiques à travers la création d’emplois, voire une reconversion professionnelle temporaire ou définitive. Plusieurs ménages en ont bénéficié. Certains porte-fanions des familles se sont transformé·es temporairement en vendeurs et vendeuses de gels hydro-alcooliques et/ou de masques. Une couturière interviewée dans la ville de Yaoundé a affirmé s’être reconvertie à la couture des masques faciaux, beaucoup plus rentables à ce moment. Ce qui atteste que l’avènement de la pandémie a ouvert le marché à certains gadgets (Bitsoumanou, 2020).
L’État se fait épauler dans sa lutte acharnée contre la pandémie par ses partenaires internationaux. C’est le constat fait par Nguélé Abada :
En vue d’apporter leurs pierres à l’édifice dans l’éradication de la pandémie, les Pays amis du Cameroun ainsi que certaines ONG, sous le leadership de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ne sont pas restés indifférents. C’est ainsi que le Cameroun a reçu des aides financières et matérielles importantes, des prêts et assistances médicales, assistance en espèces (2021, p. 193).
Au rang des actions notoires des partenaires internationaux, l’octroi au gouvernement camerounais des vaccins anti-covid à administrer gratuitement à sa population à titre préventif et curatif. L’on peut aussi citer des thermoflashs, des réactifs de laboratoire et d’écouvillons (OMS Cameroun, 2020, p. 16). En effet, la sécurité est l’un des droits fondamentaux de l’homme dont il est nécessaire de toujours assurer. D’ailleurs, Shalon relève que « la primauté des droits de l’homme vise à surpasser les approches classiques de la sécurité, en levant les obstacles liés à la protection des droits socio-économiques et politiques des individus. Cette primauté défend une asymétrie entre le droit à la vie, au logement et à la liberté d’expression qui doit être respectée en tout temps » (2021, p. 94). Ce qui justifie les mesures prises par l’État en période Covid-19 :
les frontières terrestres, aériennes et maritimes du Cameroun seront fermées et tous les vols passagers en provenance de l’étranger suspendus; la délivrance des visas d’entrée au Cameroun aux différents aéroports est suspendue; tous les établissements publics et privés de formation relevant des différents ordres d’enseignement, de la maternelle au supérieur, y compris les centres de formation professionnelle et les grandes écoles seront fermés […] les administrations publiques devront privilégier les moyens de communication électronique et les outils numériques pour les réunions susceptibles de regrouper plus de dix (10) personnes; les missions à l’étranger des membres du Gouvernement et des agents du secteur public et parapublic sont suspendues et les populations sont invitées à observer strictement les mesures d’hygiène recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (Nsegbe et al. , 2023, p. 424).
À cela, s’ajoutent « se laver les mains (ou utiliser une solution hydro-alcoolique); tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir; utiliser un mouchoir à usage unique et le jeter; ne pas toucher son visage avec des mains; saluer sans se serrer les mains et éviter les embrassades » (Vaïdjike et Ndikwé, 2022, p. 123); utiliser le cache-nez et respecter la distanciation sociale qui est d’un mètre.
Conclusion
La pandémie à coronavirus a imposé aux sociétés contemporaines l’adoption de certaines mesures sanitaires. L’implémentation de ces mesures barrières n’est pas sans effets sur le vécu des populations. C’est dans cette dynamique qu’apparurent des bouleversements des interactions socio-économiques au sein des familles et la nécessité d’une reconfiguration des perceptions endogéno-familiales de la situation des patient·es. L’État camerounais, à travers ses structures de prise en charge des patient·es, tend à atténuer les effets négatifs de la pandémie sur le vécu des familles par les campagnes de sensibilisation et le travail à distance. Primo, la sensibilisation se faisait par le biais des jeunes recruté·es par les représentations déconcentrées du Ministère de la Santé. Ces jeunes avaient pour mission, sur le terrain, de sensibiliser les ménages sur l’importance du respect scrupuleux des mesures barrières adoptées par l’État et ses partenaires dans la lutte contre la prolifération de la pandémie à coronavirus et la distribution de certains kits (cache-nez, gel hydro-alcoolique, etc.). Secundo, plusieurs patient·es étaient suivi·es à domicile par un agent de la santé formé et/ou assermenté via le téléphone ou l’ordinateur. Au regard des impacts de la quarantaine à domicile en temps de Covid-19 sur les enfants, à l’instar du Canada, le Cameroun gagnerait à mettre sur pied des structures d’aide à l’enfance et aux familles (Couillard, 2020). L’État pourrait même prévoir des sanctions pécuniaires en cas de non-respect des mesures prises dans la riposte globale aux pandémies. Un retour aux pratiques anciennes (la désinfection systématique des ménages, services et lieux publics, etc.) en matière de protection de la santé des populations en période de pandémie s’avère nécessaire.
Références
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- Entretien mené le 12 juin 2023 auprès de Germaine, 38 ans ménagère de profession à Yaoundé au quartier Mendong. ↵
- Monseigneur Samuel KLEDA est archevêque métropolitaine de Douala réputé pour ses compétences en médecine traditionnelle. ↵
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- Entretien mené le 14 juin en 2023 auprès de Rosy, 41 ans, ménagère à Yaoundé au quartier Etoudi. ↵
- Entretien mené le 19 juin 2023 avec Christian, 37ans, moto taximan à Douala au quartier Bonabéri. ↵
- Entretien mené 20 juin 2023 avec Anatole, 53 ans, homme d’affaire à Yaoundé au quartier Emombo. ↵
- Entretien mené le 19 juin 2023 avec la Sœur Angèle, 41 ans, religieuse catholique à Douala au quartier Deido. ↵
- Entretien mené le 19 juin 2023 auprès de Basile, 47 ans, fonctionnaire à Douala au quartier Kotto. ↵
- Entretien mené le 20 juin 2023 auprès d’Anatole 53, homme d’affaire à Yaoundé au quartier Emombo. ↵
- Entretien mené le 21 juin 2024 auprès de Brahim, 29 ans, étudiant à Yaoundé au quartier Ngoa-ékéllé. ↵
- Entretien mené le 25 juin 2024 avec Thérèse, 43 ans, couturière à Douala au quartier Logpom. ↵