Volume 3, numéro 1 – 2024 : VARIA
Table des matières
L’article traite des postures argumentatives à l’œuvre dans le titre de l’information médiatique dans la construction d’un discours antiterroriste contre Boko Haram à l’Extrême-Nord du Cameroun. La situation sécuritaire dans cette partie du pays, après une décennie, reste préoccupante, au regard du regain d’activités terroristes. Dans ce contexte, le journal L’Œil du Sahel s’investit davantage dans la guerre idéologique en mettant en œuvre diverses stratégies discursives, surtout au niveau de la titraille. Pour rendre compte de celles-ci, nous avons eu recours à la théorie de l’argumentation. Essentiellement fondé sur le discours de presse, le corpus comprend les parutions de L’Œil du Sahel entre 2018 et 2024, période de recrudescence des attaques terroristes. Les analyses révèlent que les titres se caractérisent par trois principales stratégies argumentatives qui visent à infléchir les représentations et inciter à l’action contre la guerre. Les stratégies de positionnent, notamment à travers le choix lexical, alertent sur l’urgence d’une croisade contre Boko Haram. Tandis que la problématisation met en avant la question de la recrudescence d’attaques terroristes, la rhétorique des indications chiffrées constitue une mise en scène emphatique à visée persuasive.
La pandémie à Covid-19 qui a sévit à travers le monde a poussé les communautés éducatives à recourir à de nouvelles méthodes pour assurer la continuité pédagogique. Le passage de la classe en présentiel à l’enseignement médié a bouleversé les pratiques des enseignants de langues et cultures nationales (LCN) des lycées et collèges du Cameroun. Diverses ressources institutionnelles ont ainsi été élaborées pour assurer la transmission des savoirs pendant et après la crise sanitaire. L’analyse des données collectées au moyen de questionnaires fait état de plusieurs dispositifs technologiques et révèle une utilisation encore très peu satisfaisante du numérique par les enseignant·es de langues et cultures camerounaises. Cette recherche propose des stratégies à mettre en œuvre pour vulgariser cette « innovation pédagogique » et ainsi amener les enseignant·es de cette matière à s’approprier les artefacts mis à disposition.
L’évaluation de la mise en œuvre de la politique culturelle et linguistique du Cameroun montre que de nombreux impondérables ont entravé l’implémentation d’un projet dont l’ambition était de permettre le développement social d’une nation multiethnique et plurilingue. Il a néanmoins été possible de construire une identité territoriale et de faire émerger une fierté nationale malgré des aléas que l’on peut principalement attribuer aux enjeux de pouvoir. De nombreuses mesures ont été prises en faveur des langues officielles et nationales, du secteur artistique et culturel. Toutefois, le caractère dynamique des problèmes qui touchent à la préservation et à la promotion des cultures et des langues fait que les orientations politiques, les réformes institutionnelles, l’encadrement juridique et les questions relatives au financement doivent être constamment adaptés. De ce fait, si l’État doit encore s’employer à réaliser tous les objectifs du renouveau culturel, ses différents axes méritent d’être restructurés en prenant en compte les nouveaux défis qu’imposent les évolutions de la situation socioculturelle du Cameroun.
La pandémie à Covid-19 a poussé les communautés éducatives à recourir à de nouvelles méthodes pour assurer la continuité pédagogique. Le passage de la classe en présentiel à l’enseignement médié a bouleversé les pratiques des enseignant·es de langues et cultures nationales (LCN) des lycées et collèges du Cameroun. Diverses ressources institutionnelles ont ainsi été élaborées pour assurer la transmission des savoirs pendant et après la crise sanitaire. L’analyse des données collectées au moyen de questionnaires fait état de plusieurs dispositifs technologiques et révèle une utilisation encore très peu satisfaisante du numérique par les enseignant·es de langues et cultures camerounaises. Cette recherche action propose des stratégies à mettre en œuvre pour vulgariser cette « innovation pédagogique » et ainsi amener les enseignant·es de cette matière à s’approprier les artefacts mis à disposition.
L’objectif de cet article est de montrer comment les femmes leaders camerounaises se défendent discursivement à l’aide des questions face aux journalistes sur les plateaux de télévision. En position d’invitées, l’on trouverait, a priori, surprenantes les questions de ces femmes, car elles sont sollicitées, au regard de leur statut, pour éclairer le public sur certains sujets d’actualité au Cameroun. Mais en fonction du mode de gestion et des enjeux de dialogue, les positions énonciatives sont parfois inversées. À divers moments des échanges, l’on assiste à des séquences où les invitées interrogent les journalistes : le rôle discursif est inversé. En situant l’analyse dans la perspective de la Grammaire de l’intonation qui apporte des éclaircissements sur l’oral, le corpus étudié est transcrit de deux manières : la transcription orthographique à l’écoute d’une part et la transcription à l’aide de Praat d’autre part. Ce logiciel nous a permis d’obtenir la fréquence fondamentale (Fo) en Hertz, l’intensité (I) en décibels et les pauses silencieuses en centisecondes {cs}. Il en ressort que les questions de ces femmes présentent plusieurs valeurs discursives, caractérisées par des indices prosodiques différents. Ainsi, les questions à valeur rectificative sont énoncées à voix basse (Fo- et I-), tandis que les questions à valeur d’appel de jugement présentent une intonation montante et une intensité basse (Fo+ et I-). Ce dernier couplage indique une deixis vocale, le pointage pour autrui d’un fragment du discours, et la chute conjointe de ces indices marque une rupture volontaire avec la question préalablement posée.