Valorisation socioéconomique des trames vertes par l’agriculture périurbaine : cas de l’agglomération de Conakry

Mohamed Saliou CAMARA

 

Introduction

Aujourd’hui, de grands défis socioéconomiques se posent dans les pays africains. Ces défis sont encore plus importants dans les grandes villes africaines à cause de la croissance rapide de leur démographie et des dynamiques de métropolisation. L’agglomération de Conakry (capitale de la Guinée) est, à l’instar de ces grandes villes africaines, confrontée aux difficultés dues à l’accroissement de la population. Elle passera de deux millions d’habitant·es en 2021 (Institut national de la statistique, 2022) avec une superficie de 450 km² à six millions à l’horizon 2040 en devenant une région métropolitaine d’environ 15 000 km² (Ministère de la ville et de l’aménagement du territoire, 2023). Dans un contexte où l’urbanisation est essentiellement informelle (Camara, 2023), cela entraine un étalement urbain et une artificialisation des sols qui fragilise les écosystèmes naturels et la biodiversité en zones urbaine et périurbaine. Cette urbanisation pose également d’importants défis alimentaires, économiques, sociétaux et environnementaux à relever pour les prochaines décennies. Face à ces défis, plusieurs recherches (Aubry, 2013; Diedhiou, 2020; Robineau et al., 2014) s’accordent pour dire que l’agriculture périurbaine est un levier d’actions. L’importance de ses fonctions alimentaires, économiques, sociales et environnementales est démontrée dans plusieurs recherches (Ba et Cantoreggi, 2018; Bode, 2021; Diedhiou et al., 2018). L’agriculture périurbaine fait, ainsi, l’objet d’un regain d’intérêt et d’une littérature africaine abondante.

Cependant, le développement cette activité dans l’agglomération de Conakry n’a été étudiée que récemment par Camara (2023) dans sa thèse. Si cette étude a déterminé les conditions du maintien de l’agriculture périurbaine face à l’urbanisation informelle, elle n’a pas abordé les enjeux de la valorisation socioéconomique des trames vertes par sa pratique. Dans cet article, j’analyse le rôle de la valorisation des trames vertes de l’agglomération de Conakry sous l’angle des stratégies socioéconomiques des ménages agricoles périurbains. Ceci est d’autant plus intéressant que le contexte des villes africaines est marqué par de fortes pressions anthropiques et climatiques sur l’agriculture périurbaine et sur les ressources naturelles. C’est ce qui me conduit, comme Diedhiou et al. (2023), à mobiliser le concept de « résilience ». Aussi, j’analyse la capacité des ménages à s’adapter et à faire face, du point de vue socioéconomique, au développement urbain grâce à la pratique d’une agriculture périurbaine sur les trames vertes de l’agglomération de Conakry.

La mobilisation de ce concept de résilience socioéconomique, que je définis dans la section suivante, est féconde dans la mesure où les modèles d’aménagement spatiaux ou de morphologie urbaine font débat. L’aménagement de trames vertes et/ou de ceintures vertes est ainsi un modèle privilégié par plusieurs villes africaines. Dès lors, cette réflexion présente un intérêt parce qu’elle permettra de saisir la subtilité de la place qu’occupe les trames vertes dans les stratégies socioéconomiques des ménages agricoles dans une ville soumise à de fortes pressions anthropiques sur les ressources de l’agriculture périurbaine et naturelles. En quoi la valorisation des trames vertes par l’agriculture périurbaine assure-t-elle une résilience socioéconomique pour des ménages agricoles? La réponse à cette question est envisagée à travers l’étude du cas de l’une des agglomérations guinéennes, Conakry. L’hypothèse est la suivante : les trames vertes sur lesquelles des ménages agricoles périurbains pratiquent l’agriculture représentent une ressource territoriale essentielle pour la mise en œuvre des stratégies de résilience socioéconomique. Pour tester cette hypothèse, je recours à la méthodologie mixte, avec des données d’enquête par questionnaires, d’entrevues semi-dirigées, complétées par l’analyse documentaire.

Mon propos est structuré en cinq sections. La première section analyse le concept de résilience socioéconomique et précise sa mobilisation dans le cadre de cet article. La deuxième section présente l’agglomération de Conakry, la zone d’étude. La méthodologie est expliquée dans la troisième section. Dans la quatrième section, je présente les résultats qui soulignent les caractéristiques socioéconomiques des ménages agricoles périurbains de la trame verte, les exploitations agricoles, les statuts fonciers et l’utilisation des productions. La dernière section, analyse et interprète les résultats en décryptant la stratégie économique des ménages.

Le concept de « résilience socioéconomique » pour l’analyse des stratégies des ménages agricoles périurbains

Les ménages agricoles périurbains de la trame verte de l’agglomération de Conakry font face à plusieurs situations qui représentent des chocs extérieurs. D’une part, les espaces agricoles et naturels de la ville sont soumis à de fortes pressions urbaines. D’autre part, ces ménages sont économiquement vulnérables, avec des revenus moyens inférieurs à la moyenne nationale (Camara, 2023). Elles sont ainsi dans une situation de vulnérabilité aggravée par un contexte de crises nationales et internationales (guerre en Ukraine, instabilité sociopolitique en Afrique de l’Ouest et particulièrement en Guinée). Malgré cette vulnérabilité, ils vivent dans un contexte, décrit par Berrou et Gondard-Delcroix (2011), comme étant caractérisé par « la faiblesse des systèmes de redistribution étatique, l’absence d’un système généralisé de protection sociale, ainsi que l’imperfection des marchés du crédit et de l’assurance privée » (2011, p. 73) Pour comprendre comment la valorisation des trames vertes de l’agglomération de Conakry par l’agriculture permet à ces ménages d’absorber ces chocs tout en conservant leurs réalités économiques et sociales, le concept de « résilience socioéconomique » semble particulièrement idoine. Dans cet article, je ne fais pas une revue exhaustive des définitions de la résilience socioéconomique. Ce serait non seulement long, mais pas très pertinent dans ce travail. En revanche, je précise le cadre épistémologique qui justifie son emploi dans la présente étude.

D’abord, le terme « résilience » a fait l’objet de nombreuses définitions, les acceptions variant d’une discipline à une autre. Emprunté à l’anglais resilience, signifiant le « fait de rebondir », le terme est d’abord utilisé en mécanique et en physique pour parler de la « résistance d’un matériau au choc »; puis en zoologie pour évoquer la « capacité de reproduction d’une espèce animale inemployée en raison d’une ambiance hostile »; enfin, le terme pris le sens de « force morale, qualité de quelqu’un qui ne se décourage pas, qui ne se laisse pas abattre » (TLFi, 2004, en ligne). L’adjonction de l’épithète « socioéconomique » participe à circonscrire le domaine d’interprétation de cette disposition ou de cette aptitude. Aussi Berrou et Gondard-Delacroix (2011) définissent-ils la résilience socioéconomique, à la suite de Courade et De Suremain (2001), comme « la capacité d’un agent ou d’un groupe d’agents à faire face aux conséquences négatives des risques et des chocs sur ses conditions de vie » (2011, p. 73). Cela suppose sa capacité à se réorganiser et à se maintenir tout en conservant ses fonctions essentielles pendant et après le choc.

Berrou et Gondard-Delcroix (2011) expliquent que les chocs peuvent être de nature diverses et variées (démographiques, économiques, sanitaires, environnementales, politiques, etc.). Ici, je m’intéresse à deux types de chocs. D’une part, le choc économique, notamment les réponses aux conséquences des fluctuations du franc guinéen sur les ménages économiquement vulnérables. D’autre part, le choc environnemental lié à la consommation du foncier agricole périurbain par l’urbanisation. Sur la nature des chocs, Berrou et Gondard-Delcroix (2011) s’appuient sur la distinction faite par Murdoch entre chocs covariants et chocs idiosyncratiques. Dans le premier cas, « la probabilité qu’un agent ou un élément du système soit touché par le choc est corrélée à la probabilité qu’un autre agent ou élément soit touché par le même choc »; tandis que dans le second, les probabilités sont indépendantes l’une par rapport à l’autre (Berrou et Gondard-Delacroix, 2011, p. 73). Dans cet article, c’est l’ensemble des ménages qui pratiquent l’agriculture périurbaine sur les trames vertes de l’agglomération de Conakry qu’il faut voir comme un système. Donc, nous considérons que les chocs sont de nature covariante dans la mesure où les éléments du système étudié sont liés par les activités qui sont visées par les chocs. Les conséquences des fluctuations du franc guinéen constituent un choc covariant.

Comme je le disais ci-haut, l’ensemble des ménages pratiquant l’agriculture périurbaine sur les trames vertes de l’agglomération de Conakry constituent un système : c’est un système socioéconomique. Par analogie à l’approche de Tendall et al. (2015) mobilisé par Diedhiou et al. (2023) pour le système alimentaire en estimant que sa résilience est « la capacité d’un système alimentaire et de ses éléments constitutifs à garantir la sécurité alimentaire au cours du temps, malgré des perturbations variées et non prévues » (Tendall et al., cité par Diedhiou et al., 2023, p. 60).

Je retiens donc ici que la résilience socioéconomique est la capacité d’un système socioéconomique à absorber un choc extérieur, c’est-à-dire à résister au choc en réussissant à se réorganiser et à se maintenir tout en conservant ses fonctions essentielles pendant et après le choc. Si je transpose cette définition à un système socioéconomique qui court des risques économiques et environnementaux, la résilience socioéconomique signifie pour ce système de résister aux perturbations de l’environnement économique et foncier dont la survenue ne dépend pas de ses éléments tout en gardant son fonctionnement de l’intérieur. Ici, il s’agit de son fonctionnement économique et social.

Conakry, ville aux riches espaces agricoles et naturels soumis à de fortes pressions de l’urbanisation

Conakry est la capitale de la République de Guinée, un pays qui dispose d’un important potentiel agroécologique. En 2020, l’Agence nationale des statistiques agricoles et alimentaires (ANASA) a évalué la superficie des terres agronomiques aptes à 15,2 millions d’hectares soit 62 % de la superficie totale du pays. L’agriculture représente l’activité principale de près de 80 % de la population active (Ministère de l’agriculture, 2017). Conakry est l’une des villes guinéennes qui symbolisent ce riche potentiel agricole et écologique. Camara (2023) décrit une ville côtière, constituée de formes inter-pénétrantes de baies, d’estuaires et de bras de mer, bordée sur sa longueur au nord et au sud par un littoral caractérisé par des forêts de mangrove et des basfonds marécageux. Ces caractéristiques offrent un double avantage selon Camara (2023) : des zones marécageuses propices à la riziculture de basfonds, situées dans la zone de la baie de Sangaréya[1] et des forêts de mangrove propices à la riziculture de mangrove dans l’estuaire de Tabonsou[2]. Ces zones naturelles s’étendent sur plusieurs centaines d’hectares donnant une ville ayant sa partie urbanisée piégée entre des basfonds et plaines côtières situées de part et d’autre. C’est la ceinture verte de Conakry. Elle forme l’essentiel de la trame verte de Conakry telle que le montrent les résultats de Sylla (2019), première recherche menée sur les dynamiques spatiotemporelles des trames vertes et bleues de la ville de Conakry.

Figure 1. Carte de l’agglomération de Conakry avec la localisation du cas d’étude

Source : ONU-Habitat, 2022, cité par Camara, 2023

Comme le montre la figure 1, la ceinture verte de Conakry est composée essentiellement de mangrove, d’espaces agricoles, de réserves foncières agricoles et d’espaces ouverts. Les mangroves de ces zones ont des caractéristiques particulières, un écosystème à la fois riche mais fragile. Bertrand (1991) explique que l’originalité de la mangrove guinéenne, dont celle de la ceinture verte de Conakry, tient à son statut écologique. C’est un écosystème découlant de la conjonction d’un environnement terrigène favorable au développement des vasières et d’une instabilité morphoclimatique amplifiées par la conversion des extensions côtières. Cependant, ce n’est pas que la mangrove qui y est riche avec une caractéristique particulière. Les espaces agricoles de cette zone ont été classées par l’ANASA (2020) dans la strate de S1, soit des aptitudes agronomiques élevées. Ce sont donc des zones qui offrent des opportunités intéressantes pour le développement de l’agriculture périurbaine.

Figure 2. Dynamique spatiotemporelle d’urbanisation de l’agglomération de Conakry

Source : Banque africaine de développement, cité par Camara, 2023

Ces espaces, malgré l’importance de leurs richesses, sont soumis à de fortes pressions anthropiques, en particulier à l’urbanisation. En effet, Conakry est la plus grande et la plus importante ville de la Guinée et l’une des plus grandes de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. Elle a un peu plus de 2 millions d’habitant·es, soit 17 % de la population nationale et plus de 50 % de la population urbaine nationale (INS, 2021). De plus, elle est passée de 113 000 habitant·es en 1960 à plus de 2 millions d’habitant·es en 2022 (Institut national de la statistique, 2022), soit l’un des taux de croissance démographique les plus rapides en Afrique. Cette dynamique démographique a eu pour impact une artificialisation importante des espaces agricoles et naturels. La superficie de Conakry est passée de 70 km2 en 1985 (Ministère de l’urbanisme et de l’habitat, 1992) à 450 km² en 2021. Ce qui a fait de Conakry la zone la plus urbanisée de la Guinée. L’essentiel de cette urbanisation s’est faite au détriment des espaces agricoles et naturels (Camara, 2023). Ces dynamiques se poursuivront les prochaines années. En effet, le nouveau Schéma directeur d’urbanisation (SDU) prévoit la création d’une région métropolitaine qui sera le Grand Conakry. La superficie du Grand Conakry sera d’environ 15 000 km², soit plus de la moitié de toute la région de la Basse Guinée. Bien que le SDU accorde une importance aux espaces agricoles et naturels, l’urbanisation de Conakry se fait par des pratiques habitantes de production de la ville (Gnagneux-Kébé, 2019). Ces pratiques sont de grandes consommatrices d’espaces agricoles.

Figure 3. Découpage administratif de Conakry avec ses communes

Source : Auteur, 2024

Par ailleurs, il devient nécessaire de préciser le cadre territorial de Conakry sur lequel je travaille dans cet article. Parce que la ville de Conakry qui est composée des cinq communes continentales (Kaloum, Matam, Matoto, Dixinn, Ratoma) est différente de la Région de Conakry qui est composée de six communes, à savoir les cinq communes continentales et la commune de Kassa (les Îles de Loos). L’agglomération de Conakry est une agglomération de fait. Elle est créée à partir de la conurbation des villes de Conakry, Coyah et Dubréka. Le Grand Conakry, comme je le mentionnais plus haut, est un projet de région métropolitaine dans le cadre de la vision 2040. Cet article porte sur l’agglomération de Conakry. Ce choix s’explique par le fait que le cas d’étude (voir figure 1) se situe dans les limites administratives de deux communes de l’agglomération de Conakry (Conakry et Dubréka). Dans l’agglomération de Conakry, notre cas d’étude a porté sur le basfond qui va de la plage de Lambandji au basfond de Sonfonia (dans la zone de la baie de Sangareya). C’est la zone ayant l’aptitude agronomique la plus élevée de l’agglomération. Ce choix se justifie par le fait qu’il s’agit du plus grand bassin d’agriculture périurbaine. De plus, ces exploitations agricoles sont sur la ceinture verte de Conakry qui constitue l’essentiel de la trame verte de l’agglomération.

Méthodologie

L’étude a été conduite suivant une approche mixte. Les données de l’enquête ont été collectées au moyen de questionnaire et d’entrevues semi-dirigées réalisées entre avril et août 2021. Elles ont été complétées par l’analyse documentaire. Le questionnaire a été administrée à 112 agriculteur·trices périurbain·es du basfond de la baie de Sangaréyah. En l’absence d’une base de sondage et de données sur le nombre d’agriculteur·trices dans la zone d’étude, j’ai procédé en deux phases. La première a consisté à l’identification des agriculteur·trices et la deuxième a été consacrée à l’administration des questionnaires. J’ai choisi d’inclure l’ensemble des agriculteur·trices identifié·es pendant la première phase, soit les 112 personnes. Les entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de cinq ménages agricoles périurbains représentant chacun un profil différent. Cet échantillon comprend : un « mono-agricole », c’est-à-dire un ménage qui ne pratique que l’agriculture exclusivement; un ménage pluriactif qui consomme toute la production agricole; un ménage pluriactif qui consomme une partie de sa production et commercialise l’autre partie; un ménage qui combine l’agriculture et l’élevage; et un dernier qui combine la riziculture et le maraichage. Quant à l’analyse documentaire, elle a porté sur la Politique nationale de développement agricole (PNDA), un document qui définit les stratégies prévues pour l’atteinte de l’objectif de la vision de la Guinée comme « puissance agricole émergente en 2025 ».

Lors de la collecte de données, je me suis intéressé aux ménages pris dans son ensemble plutôt qu’aux membres individuellement pris dans les ménages. Ce choix s’explique par le souci de cohérence avec le positionnement sur le concept de résilience socioéconomique. Donc, les données recherchées ne concernaient pas les acteur·trices par genre ou les caractéristiques des produits agricoles. Ces résultats peuvent être trouvés dans la thèse de Camara (2023). Dans cet article, c’est plutôt les données sur les ménages et leurs stratégies économiques qui ont été collectées et analysées. C’est donc à cette caractéristique que je m’intéresse.

Aussi, je ne me suis intéressé qu’aux ménages qui pratiquent l’élevage domestique en plus de leur activité agricole de production végétale sur les trames vertes. Cette précision est importante parce que c’est uniquement les agriculteur·trices sur les trames vertes de Conakry qui ont été inclus-e-s dans cette étude. Donc, les ménages qui pratiquent l’élevage sans activité agricole sur les trames vertes n’ont pas été inclus. Le fait de souligner la présence d’exploitations d’élevage domestique concerne uniquement les foyers qui ont des exploitations agricoles sur les trames vertes et contribuent à analyser ce qu’elles représentent dans leurs stratégies. Donc, je ne m’intéresse ici qu’aux ménages qui pratiquent soit un système mixte avec des moutons, des chèvres, des volailles ou des systèmes spécialisés (uniquement moutons, ou chèvres ou volailles). Les élevages sont de petite taille, les troupeaux ne dépassant pas 15 individus quand il s’agit de caprins et 25 individus pour les volailles. Les animaux sont laissés en divagation pour qu’ils trouvent à manger eux-mêmes.

Ce dispositif méthodologique nous permet d’aboutir aux résultats que nous présenterons et analyserons dans les sections suivantes.

Quelles caractéristiques de l’agriculture périurbaine sur les trames vertes?

Des ménages agricoles hétérogènes

La première chose intéressante à remarquer est le profil socioéconomique des ménages agricoles des trames vertes de l’agglomération de Conakry.

Ainsi, il y a deux types de ménages agricoles périurbains sur les trames vertes de Conakry : les « mono-agricoles », c’est-à-dire ceux qui tirent tous leurs revenus (monétaire et non monétaire) de l’agriculture et les « pluriactif·ves », c’est-à-dire ceux et celles qui combinent plusieurs activités, dont les unes génératrices de revenus monétaires et les autres génératrices de revenus non monétaires.

Figure 4. Caractéristiques des ménages suivant l’utilisation des productions agricoles

Source : Auteur à partir des données collectées sur le terrain

Comme le montre la figure 2 ci-dessus, les « Mono-agricoles » constituent la catégorie dont la production est principalement destinée à la commercialisation dans les marchés de Conakry. Et les « Pluriactif·ves » constituent la catégorie dont la production est essentiellement destinée à l’autoconsommation de leur ménage. Si la première catégorie est marginale (soit 9 %), la seconde constitue l’importante majorité (91 %). Cette répartition est intéressante parce qu’elle guide la stratégie des différents ménages. En effet, derrière ces stratégies se cachent le revenu.

Figure 5. Caractéristiques des ménages par stratégie économique et par revenus

Source : Auteur à partir des données collectées sur le terrain

Les « Mono-agricoles » constituent la catégorie supérieure des revenus (trois millions de francs guinéens mensuel ou plus). Elle est constituée de ceux et celles qui ont les niveaux d’étude les plus élevés et les catégories professionnelles de cadres ou d’entrepreneur·euses agricoles. Et les « Pluriactif·ves » constituent la catégorie inférieure des revenus (moins de trois millions de francs guinéens mensuels). En plus de la faiblesse des revenus, les personnes appartenant à cette catégorie ont un niveau d’étude inférieur à celui de la première catégorie.

Comme je le disais plus haut, les ménages mono-agricoles tirent des revenus suffisants de l’agriculture pour être protégés contre les chocs économiques extérieurs. Ils ont les moyens financiers pour exploiter de grandes superficies agricoles, produire de grandes quantités pour vivre de la commercialisation de ces produits. En revanche, les ménages pluriactifs sont économiquement vulnérables, donc extrêmement exposés aux chocs économiques extérieurs. Par conséquent, ils ne prennent pas le risque de cultiver de grandes superficies (entre 1 à 3 hectares). Ils ne cultivent que ce qui est nécessaire pour la consommation du ménage. C’est pour cette raison que l’agriculture sur les trames vertes constitue la source de revenus non monétaires. Pour générer des revenus monétaires, ils pratiquent d’autres activités complémentaires telles que la saliculture, la pêche, la maçonnerie, la menuiserie, etc. Dans l’un ou dans l’autre des cas, ces stratégies constituent des boucliers contre les chocs économiques extérieurs que je développe dans la section suivante.

Et une combinaison de trois types d’exploitations agricoles sur les trames vertes

Il existe trois types d’agricultures pratiquées sur les trames vertes de l’agglomération de Conakry. Le premier type est la riziculture inondée, pratiquée dans les casiers rizicoles que les agriculteur·trices appellent buguni Les superficies des buguni sont de 0,25; 0,50 et un hectare. Les ménages mono-agricoles utilisent essentiellement les buguni d’un hectare. Ils ont, ainsi, plusieurs buguni d’un hectare (entre 50 à 75) soit des exploitations d’entre 50 à 75 hectares. Les ménages pluriactifs utilisent les buguni de toutes les tailles, mais avec des exploitations d’une superficie entre un à trois hectares.

Illustration 1. Un casier rizicole (buguni) de 0,75 hectares

Source : Camara, 2023

Les deuxièmes types sont des exploitations de maraichage mixte. Elles ne sont pas pratiquées sur des buguni mais là où la salinité du sol est faible. Les ménages y combinent plusieurs cultures maraichères (légumes, tubercules, etc.) sur une même parcelle. Ils y pratiquent également plusieurs cultures en fonction des saisons, contrairement au premier type où la riziculture n’est pratiquée qu’en saison pluvieuse. Les exploitations de maraichage mixte sont de petite taille, ne dépassant pas 500 m².

Illustration 2. Une parcelle de maraichage mixte avec du manioc et des patates douces

Source : Camara, 2023

Ce qui est aussi intéressant à souligner ici, un des intérêts de prendre le ménage entier plutôt que les individus comme acteur·trices de l’agriculture sur les trames vertes, c’est que la plupart des ménages pluriactifs combinent au moins deux types d’exploitations agricoles. Pour le cas des ménages qui combinent la riziculture et le maraichage mixte, les hommes s’occupent de la riziculture et les femmes s’occupent du maraichage, bien que les femmes participent aussi aux acticités des exploitations rizicoles. Autrement dit, les hommes sont considérés comme les responsables de la production rizicole et les femmes sont les responsables des productions maraichères.

Dans l’organisation interne de ces ménages, les hommes sont responsables des revenus non monétaires nécessaires à la consommation domestique. Et les femmes ont la charge de trouver les revenus monétaires. De ce point de vue, les produits maraichers sont alors essentiellement destinés à la commercialisation pour générer des revenus monétaires complémentaires. Pour les ménages qui combinent la riziculture et l’élevage, le riz produit reste destiné à la consommation domestique et les animaux sont vendus occasionnellement et sont consommés également quelquefois. L’élevage est un recours pour faire face aux situations d’urgence ou pour les manifestations relatives aux moments de fête (Camara, 2023)

Des statuts fonciers précaires

Bien qu’il y ait des statuts fonciers et des modes d’accès différents selon le type d’agriculture périurbaine, les ménages ont un point en commun : la précarité du statut foncier sur les trames vertes de l’agglomération de Conakry. En effet, la zone est un domaine public vacant avec un flou sur la propriété entre la Mairie de Ratoma et l’État (Camara, 2023). Il existe ainsi plusieurs modes d’accès au foncier dans la zone. Il y a des cas d’achats, le plus souvent par des ménages mono-agricoles. Contrairement à d’autres zones de la ville, les achats sur les trames vertes ne garantissent pas la sécurité foncière, compte tenu du statut domaine dans lequel l’achat a été réalisé. Ces ménages sont d’ailleurs conscients qu’ils perdront leurs exploitations le jour où l’Etat, en particulier le gouvernement central, décide de les expulser de la zone.

Un deuxième mode d’accès au foncier est par l’héritage. La présence de familles de lignage fondateur contribue à la difficulté du statut foncier de la zone. Plusieurs ménages pluriactifs se considèrent comme héritier·es mais restent précaires face à la puissance de l’État en cas d’expulsion. Ces « héritier·es » procèdent à des opérations de prêt (troisième mode d’accès), de métayage (quatrième mode d’accès) ou de libre accès (cinquième mode d’accès) aux espaces agricoles. Les ménages qui sont dans ces trois dernières situations sont vulnérables d’un côté vis-à-vis des « héritier·es », et de l’autre vis-à-vis de l’État. Le sixième et dernier cas d’accès identifié dans la zone est le prêt par la mairie à des ménages. Tous ces modes d’accès sont précaires vis-à-vis de l’État qui a la puissance d’expulsion. Aucun de ces statuts ne garantit la sécurité foncière pour les ménages qui pratiquent l’agriculture sur les trames vertes de Conakry.

Il est difficile de déterminer la vulnérabilité de l’élevage domestique du point de vue du statut foncier. Les animaux sont laissés en divagation, et bien qu’il arrive qu’ils aillent chercher des ressources dans les espaces publics, il est fastidieux de déterminer si l’interdiction des espaces publics aux animaux entrainerait l’arrêt de l’élevage.

Un faible approvisionnement des marchés de Conakry vs une importante autoconsommation des produits

Pour affiner l’analyse de l’écosystème socioéconomique des ménages agricoles des trames vertes de l’agglomération de Conakry, le troisième élément à comprendre est la destination des produits. Quoiqu’il fût évident depuis le début que l’autoconsommation est la part la plus importante, il est important de savoir à quelle proportion. Cela est également révélateur de la relation de cette agriculture avec les autres composantes de la ville de Conakry.

Figure 6. Utilisation des produits agricoles des trames vertes par types d’agriculture

Source : Auteur à partir des données collectées sur le terrain

Les résultats de cette recherche sur la destination des productions agricoles des trames vertes de l’agglomération de Conakry montrent d’abord que c’est une activité qui a un rôle important dans l’alimentation. La précision est que sa contribution à l’approvisionnement de la ville de Conakry est dérisoire. Ce qui en fait une activité dont les fonctions ne sont pas perçues par les habitant·es de Conakry. De plus, son approvisionnement des marchés proches de la zone de production est plus important que les autres marchés de la ville qui sont géographiquement éloignés.

L’approvisionnement des marchés se fait par des circuits courts et de courte distance. D’un côté, il y a des ménages mono-agricoles qui sont organisés comme des entreprises agricoles avec des emplois formels. En général, ces ménages vendent les produits en gros directement sur le marché. De l’autre côté, il y a les ménages pluriactifs qui vendent les produits maraichers et le surplus de la production de riz. Ils utilisent également des circuits courts, le plus souvent, occupés par les membres du ménage.

A contrario de la contribution de l’agriculture des trames vertes à l’approvisionnement des marchés de la ville, elle représente une part très importante de l’autoconsommation des ménages qui la pratiquent. Il faut noter également qu’il y a plusieurs ménages dont les productions ne satisfont pas les besoins annuels de consommation du ménage. Mais elles représentent une ressource importante pour ces ménages parce qu’elles permettent tout de même de satisfaire les besoins de plusieurs mois de l’année, des périodes cruciales pour l’équilibre des revenus et des besoins annuels du ménage.

Une stratégie de bouclier contre les aléas économiques versus une fragilité foncière

Une résilience socioéconomique

Les résultats de l’analyse présentent des liens avec ceux de Rey et Rétif (2011) dans leur interprétation. En effet, le choix de la pluriactivité est en soi un aspect de la stratégie contre les risques et aléas économiques. Ce choix est fait pour diversifier les revenus dans un contexte d’instabilité économique, monétaire et sociale. De ce point de vue, plusieurs auteur·trices estiment que la diversification économique, qu’elle soit pour les pays, les entreprises ou, dans le cas présent pour les ménages, est considérée comme importante contre les aléas et les incertitudes (André-Le Pogamp et Navatte, 2014; Berthélemy, 2005).

Pour les agriculteur·trices des trames vertes de Conakry, la pluriactivité démontre leur capacité d’adaptation qui constitue la véritable résilience socioéconomique de ces ménages. Encore plus intéressant, le choix de la riziculture est essentiel dans cette stratégie. En effet, et comme l’expliquent Rey et Rétif, c’est le riz qui est l’aliment de base et l’un des produits dont les prix sont les plus fluctuants sur le marché. En choisissant de produire du riz, ils se mettent à l’abri contre tout risque lié à cette denrée. Rey et Rétif précisent :

Par exemple, nombre d’observateurs s’étonnent que les communautés littorales ne deviennent pas exclusivement pêcheurs sachant que c’est une activité très fortement rémunératrice, sans comparaison possible avec les activités agricoles. Dans un contexte où le Franc guinéen est fluctuant et où le prix du riz est régulièrement à la hausse (du fait de l’évolution de la parité GNF/devise), la pratique exclusive d’une activité qui génère des revenus monétaires représenterait un trop grand risque. L’argent accumulé pourrait ne pas suffire pour acheter autant de riz que le ménage en produit. La combinaison des activités pratiquées varie ainsi d’un site à l’autre; il s’agit d’un savant dosage qui vise à répondre au mieux à la variabilité du contexte tout en limitant la prise de risque au maximum (Rey et Rétif, 2011, p.103).

La pluriactivité et le choix de la riziculture sont donc des choix d’une stratégie savante d’adaptation à un contexte instable, augmentant ainsi les risques de chocs extérieurs. Malgré cette réponse stratégique aux chocs économiques et monétaires, les ménages agricoles des trames vertes de Conakry restent confrontés à une fragilité de leur statut foncier rendant vulnérable les exploitations agricoles.

Mais une fragilité foncière

Bien que le système socioéconomique des ménages agricoles périurbains des trames vertes de Conakry ait pu développer une stratégie intelligente et efficace contre les risques et aléas économiques, il reste très vulnérable du point de vue foncier. Cela va dans le même sens que les résultats de plusieurs recherches menées sur l’agriculture urbaine et périurbaine en contexte africain (Dauvergne, 2010; Sanni Bio et al., 2023). Les stratégies développées sont des solutions qui donnent un statut éphémère à l’exploitation. Cet état de fait est similaire à ce qu’a observé Dauvergne (2010) au Cameroun.

Dans beaucoup de cas, l’agriculture est une activité de transition sur des parcelles qui ont vocation à être construite. Ce sont des espaces engagés dans le processus d’urbanisation : loués ou vendus, immatriculés ou en voie d’immatriculation. Cette agriculture est en général une agriculture de vivriers […] mais elle n’a pas vocation à se poursuivre à long terme, il n’y a pas de stratégie de renouvellement de la fertilité, comme l’établissement de friches longues (Dauvergne, 2010, p. 7).

Cette stratégie de transition, observée par plusieurs recherches en Afrique (Mpie-Simba, 2022; Camara, 2022) est ainsi le moyen de résister à l’urbanisation. Elle consiste à s’éloigner du front urbain au fur et à mesure de son avancement. Dans l’espoir que cet avancement n’arrive jamais à rattraper les exploitations agricoles. Mais cette stratégie n’assure pas une sécurité foncière. D’une part, parce que toute la trame verte sur laquelle la stratégie est mise en œuvre a un statut de domaine public. Les exploitations sont, ainsi, exposées au risque d’expulsion par le gouvernement. D’autre part, parce que l’avancée du front urbain finira par consommer tous les espaces disponibles pour l’agriculture. La signature d’une convention entre le gouvernement et une multinationale pour la construction d’une nouvelle ville de 650 hectares dans la zone en est une illustration. D’ailleurs, ce projet a eu un impact sérieux sur plusieurs exploitations.

Conclusion

En centrant l’analyse sur l’agriculture des trames vertes, mon objectif était de cerner les enjeux de la valorisation de ces trames. J’ai, à cet effet, décrit les caractéristiques des ménages et des exploitations agricoles présentes sur ces trames vertes de l’agglomération de Conakry. Les principaux résultats montrent que bien qu’il y ait des ménages mono-agricoles situés dans la tranche supérieure des revenus, ils restent marginaux par rapport aux ménages pluriactifs qui représentent 91 % des ménages de cette étude. La stratégie de la pluriactivité est une solution qui démontre la capacité d’adaptation de ces ménages à la situation économique et monétaire instable de leur environnement. La riziculture est essentielle dans cette stratégie. Elle représente le pilier sans lequel la stratégie ne tiendrait pas. Donc, la valorisation des trames vertes par l’agriculture périurbaine est une stratégie de résilience socioéconomique des ménages qui la pratiquent. Inversement, les résultats présentés montrent une fragilité foncière des exploitations et la stratégie de transition mise en œuvre n’est pas durable. Malgré la capacité d’adaptation des ménages aux chocs extérieurs, l’étude révèle tout de même que toutes les stratégies déployées ne garantissent pas la résilience du système socioéconomique des ménages agricoles sur les trames.

Cet état de fait soulève encore une fois la question de la prise en compte de l’agriculture périurbaine dans les politiques urbaines. Si dans d’autres contexte, des auteur·trices (Tanguay et al., 2018) recommandent sa prise en compte au-delà des simples zonages de sauvegarde des espaces naturels, dans le cas de Conakry et plus globalement des pays en Afrique de l’Ouest, les zonages de sauvegarde seraient une première grande étape. D’ailleurs, la mobilisation des réseaux internationaux, tels que la Urban Agriculture and Foods Systems (RUAF) et l’Institut africain de gestion urbaine (IAGU), dans certaines villes ouest-africaines a permis de créer des ceintures vertes urbaines pour le maraichage. Ces projets ont permis de protéger le maraichage, notamment à Bobo Dioulasso au Burkina Faso par exemple (Robineau et al., 2014). Même si les zonages de sauvegarde sont contraignants dans un contexte où le besoin d’urbanisation est justifié, il est possible d’intégrer cette activité dans les projets urbains. Il est d’ailleurs intéressant de poursuivre la réflexion autour de cette question.

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  1. La baie de Sangareya est une des plus célèbres baies en Afrique, elle affleure la ville de Conakry. Elle va de Dubréka (une ville satellite de Conakry) à la presqu’île de Kaloum et les îles de Loos.
  2. L’estuaire de Tabonsou, aussi présenté dans d’autres documents comme baie de Tabonsou (Bah et al., 2015), mais moins célèbre que la baie de Sangareya qui est la deuxième des baies entre lesquelles la péninsule de Conakry s’enfonce dans l’océan Atlantique.

Pour citer cet article

CAMARA, Mohamed Saliou. 2024. Valorisation socioéconomique des trames vertes par l’agriculture périurbaine : cas de l’agglomération de Conakry. NAAJ. Revue africaine sur les changements climatiques et les énergies renouvelables, 3(1), en ligne. DOI : 10.46711/naaj.2024.3.1.7

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La revue NAAJ. Revue africaine sur les changements climatiques et les énergies renouvelables est sous licence Creative Commons CC BY-SA 4.0, disponible en ligne, en format PDF et, dans certains contextes, en version imprimée.

Digital Object Identifier (DOI)

https://dx.doi.org/10.46711/naaj.2024.3.1.7

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