Volume 2, numéro 1 – 2021 : VARIA
Table des matières/Table of contents
Cette étude pose le problème de la pratique de la responsabilité sociale dans les banques et les établissements de microfinance au Cameroun. Elle explore les pratiques de ce secteur et en relève, le cas échéant, les zones d’ombre. Ce faisant, l’article souligne le fait que les filiales des banques multinationales desservant le marché camerounais s’efforcent de mettre en œuvre les orientations générales de la responsabilité sociale. Ces dernières sont généralement définies par leurs sociétés mères. Certains établissements de microfinance intègrent les préoccupations de la responsabilité sociale de l’entreprise dans leurs activités en élaborant les codes éthiques et en sanctionnant aussi les comportements déviants. Pour apprécier la question, l’analyse s’appuie sur les trois catégories suivantes : la satisfaction des attentes du personnel, la gouvernance et les communautés locales. Elle arrive à la conclusion qu’il faut nécessairement renforcer la responsabilité sociale des banques et des établissements de microfinance au Cameroun dans l’optique de maîtriser les risques opérationnels et optimiser la performance financière.
La culture de l’eau : ressource monétaire ou fait social?
L’eau est perçue comme le minimum que l’on puisse offrir à son invité en guise de courtoisie. Par ailleurs, la gratuité de la ressource poussait certain-e-s à voir en l’eau une ressource naturelle inépuisable dont l’humain peut jouir à sa guise. L’introduction des infrastructures de nouvelles techniques d’exploitation et de production dans le contexte social africain impose une gestion rationnelle de l’eau en y intégrant le souci majeur de l’approvisionnement des populations en une eau de qualité. Les réseaux d’adduction d’eau, gérés par des centres de traitement et de distribution, sont installés à cet effet. Ces équipements apportent une modification des usages coutumiers africains liés à cette ressource. Désormais, il s’agit de prendre l’eau comme une ressource monétaire en investissant, d’une part, pour l’approvisionnement maximal de la population et, d’autre part, pour la maintenance des installations. Une modification qui requiert une implication de la population dans les nouvelles dispositions de gestion et d’accès à l’eau. L’enjeu actuel est d’empêcher la prédominance de la considération de la ressource d’eau en bien purement économique au détriment de sa fonction sociale. Dans un tel contexte, l’hydraulique a été proposée comme un élément devant figurer parmi les Objectifs de développement durable qui adopte l’approche bottom-up dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques hydrauliques à l’inverse de l’approche top down attribuée aux Objectifs millénaires du développement.
La problématique du statut de la propriété foncière coutumière au Cameroun
La perception du développement ne se fait pas uniquement sous un angle économique. La facette culturelle, voire traditionnelle, est également déterminante. Sa prise en compte apparaît nécessaire en tant que fondement de la cohésion sociale. Il est donc important que l’on songe fondamentalement, à l’échelle du Cameroun, à une gouvernance foncière qui prenne en compte les diversités et la complexité sociales. C’est-à-dire une gestion qui s’inscrit dans la quête permanente de meilleurs systèmes de gouvernance des humains et des ressources. Celle-ci doit reposer sur la conduite de processus décisionnels résultant d’une négociation permanente entre les acteurs sociaux. Vouloir mettre fin aux systèmes coutumiers ou les remplacer n’est ni nécessaire ni souhaitable. Car, ayant évolué sur une longue période, les systèmes coutumiers sont souvent bien adaptés aux conditions et aux besoins spécifiques locaux. Même lorsque ces systèmes atteignent leurs limites, il est dans bien de cas plus facile et plus approprié de partir de ce qui existe déjà plutôt que d’essayer de réinventer la roue, au risque de finir par aboutir à des institutions parallèles, avec tous les inconvénients que cela pourrait comporter.
Depuis six décennies environ que les États d’Afrique subsaharienne ont acquis leur indépendance, de multiples projets d’industrialisation ont été initiés suite à la découverte entre autres d’une grande quantité de matières premières, en l’occurrence les ressources naturelles. Dans le même temps, on a aussi noté de nombreuses années d’atteintes aux droits humains dans le triptyque multinationales/populations/ressources naturelles. Ces violations portent notamment sur les droits fonciers des populations, la dégradation de l’environnement, le droit à un environnement sain et le droit à la santé. Afin de garantir le respect des normes juridiques qui protègent les droits humains, l’application des textes par les multinationales est impérative, car l’aspect saillant de ces violations touche davantage les femmes qui paient un lourd tribut. Bien que le cadre juridique relatif à la protection des droits humains face aux activités des multinationales soit défini, diverses violations persistent. Il est ainsi question de s’interroger sur la récurrence de celles-ci, d’où l’intérêt de cet article qui tente de saisir la portée du respect par les entreprises multinationales des droits humains en Afrique subsaharienne, avec une approche qui ne laisse pas en retrait le genre et une démarche qui fait appel au droit international.
Cette étude a pour objectif de penser l’irresponsabilité sociétale des entreprises (ISE). Elle s’évertue à démontrer que les manquements volontaires et/ou inconscients des entreprises aux principes de la Responsabilité sociale des entreprises (RSE) afin de mieux s’interroger sur son opposé conceptuel. La méthodologie s’appuie, d’une part, sur l’analyse sémantique et contextuelle de la RSE et, d’autre part, sur un échantillonnage des pratiques sociales en matière de foresterie afin d’aboutir à une sélection des principes basiques définissant l’ISE. Il ressort que 30 % seulement des entreprises sélectionnées remplissent 100 % des conditions d’évaluation de leur degré d’engagement et d’activisme social. Toutefois, les faiblesses vis-à-vis de la législation forestière nationale et des normes internationales en matière de RSE, qui relèvent généralement de l’absence de transparence sur les questions sociales et du manque de volonté, sont en marge des fondamentaux de la RSE. Par conséquent, l’ISE est doublement influencée par le contexte sociopolitique et économique de la société concernée, autant que les mécanismes de l’entreprise. Sa compréhension selon le contexte peut édifier la réorganisation de la RSE.