Volume 1, numéro 1 – 2019 : La responsabilité sociale des organisations et entreprises en Afrique francophone

Table des matières/Table of contents

Présentation. La responsabilité sociale des organisations et entreprises en Afrique francophone

Victorine Ghislaine NZINO MUNONGO

La responsabilité sociale des entreprises dans le cadre de l’activité d’exploitation forestière dans la réserve de faune du Dja et du Parc national de Campo Ma’an

Alfred Homère NGANDAM MFONDOUM, Roy Théophile MFONDOUM, Frédéric Chamberlin LOUNANG TCHATCHOUANG et Yves Bertrand TCHAKAM MBOUWE

Cette étude a pour objectif d’analyser la corrélation entre les pratiques des entreprises d’exploitation forestière et les principes fondamentaux de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) pour apprécier les avancées ou lacunes en la matière au Cameroun. Partant du principe que la RSE est axée sur l’humanitaire et le paternalisme des entreprises sur fond de durabilité, une analyse des pratiques des exploitants forestiers et des routines autochtones dans la réserve de faune du Dja et le parc national de Campo Ma’an permet d’en apprécier les lacunes et le contenu contextuel. Des éléments bibliographiques et des résultats d’enquêtes renseignent sur le fait que diverses formes de violations des normes et règlementations, des nombreux abus, la faiblesse, voire l’inexistence des investissements et la faible considération de l’interaction femme-forêt remettent clairement en question la RSE dans le cadre de l’exploitation forestière.

Le code panafricain des investissements

Enguerrand SERRURIER

Le Code panafricain d’investissements, adopté fin 2016 par un comité d’experts de l’Union africaine, constitue un modèle intéressant de ces nouveaux textes internationaux visant à concilier le droit des investissements étrangers, le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises. L’instrument est original et son potentiel est important pour les progrès de la Responsabilité sociétale des entreprises ou des organisations (RSE/RSO) dans les pays d’Afrique subsaharienne, et particulièrement dans les pays francophones qui ont une tradition de droit codifié. La force juridique de ce Code est néanmoins à construire, et demande une action volontaire de toutes les parties prenantes.

A literature review of corporate social responsibility and sustainable development goals in Sub Saharan Africa

ABEN Melvis ANEP

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est en pleine croissance dans le monde des affaires d’aujourd’hui, car les organisations et les entreprises sont forcées de montrer que leur entreprise représente quelque chose de plus que la simple réalisation de bénéfices et que leurs activités ajoutent une certaine valeur, ou du moins n’affectent pas négativement la communauté qui les entoure. Cependant, les entreprises sont souvent amenées à s’engager pleinement dans la plupart des défis mondiaux, y compris la pauvreté, le changement climatique et d’autres encore, en soutenant davantage la réalisation des objectifs du développement durable (ODD). Par conséquent, on attend de plus en plus de ces entreprises et organisations qu’elles prennent en compte l’impact social et environnemental de leurs activités. Cet article cherche à étudier le potentiel des pratiques de la RSE des entreprises et organisations des pays francophones d’Afrique subsaharienne pour s’adapter à l’Agenda du développement durable. Ce document présente un changement de perception de la RSE et des Objectifs de Développement Durable (ODD) basés sur l’approche du Mouvement Vert vis-à-vis des entreprises du 21ème siècle ; répondre pleinement au développement durable pour stimuler l’industrialisation et augmenter la capacité de production ; améliorer la réforme politique pour promouvoir les industries vertes, qui encourage la société à faire des transactions commerciales vertes. L’introduction de la redéfinition du concept de « Panafricain » pour faciliter la mise en œuvre effective de la RSE par les entreprises.

Agro-industries et droits humains au Cameroun

Léonelle Flore NGUINTA HEUGANG et MOHAMADOU NOUROU

Le Cameroun, Afrique en miniature de par son paysage, la diversité culturelle de sa population et la richesse de son sol et son sous-sol, compte une population supérieure à dix-sept millions d’habitants, avec une croissance annuelle de 2,6 % d’après le 3e Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) effectué en 2005. Cette explosion démographique a conduit à la mise sur pied d’une politique gouvernementale tournée vers l’émergence à l’horizon 2035, en vue d’améliorer les conditions de vie des populations. Pour y parvenir, le pays s’est engagé dans un processus d’industrialisation dans tous les secteurs, parmi lesquels l’agro-alimentaire. Ce dernier, bien que visant l’amélioration des conditions de vie des populations, a parfois des conséquences néfastes sur l’environnement. Or, ce secteur est régi par les lois et règlements en matière d’investissement au Cameroun. En effet, quels sont ces lois et règlements? Sont-ils mis en application par ces industries? Quelles sont les conséquences de l’implantation de ces industries sur la population et l’environnement? Telles sont les questions qui constituent l’ossature de cette réflexion qui s’intéresse spécifiquement aux cas des industries suivantes: la Cameroon Development Coorporation (CDC) et la Société Camerounaise de Palmeraies (SOCAPALM). Les méthodes utilisées sont autant d’ordre juridique, avec l’analyse des dispositions légales en la matière, que d’ordre sociologique, notamment recourant au  fonctionnalisme de Talcott Parsons. Les techniques de collecte des données associent des techniques qualitatives (entretiens libres et entretiens de groupe), quantitatives (questionnaire) et l’observation directe; l’objectif étant d’identifier les différentes lois en matière d’investissement, ainsi que les principales conséquences de l’implantation de ces industries.

An assessment of participatory management of forest resources by communities neighbouring the mount Cameroon forest reserve

TASSAH Ivo TAWE et ATEMKENG Andre NDAH

L’un des éléments clés du développement communautaire est la capacité de négocier et de prendre des décisions qui présentent des avantages durables pour l’environnement et les moyens de subsistance. L’environnement forestier naturel avait été considéré à tort par beaucoup comme une réserve illimitée de richesses et c’est pourquoi l’humanité continue de la surexploiter pour se nourrir et d’autres moyens de subsistance. Cela a eu des effets involontaires et nuisibles sur la richesse naturelle et le fonctionnement du système planétaire qui menace la survie même de la personne humaine. C’est contre cette prémisse que cette étude a été réalisée.  Les données ont été recueillies à l’aide de méthodes d’examen primaire et d’examen sur dossier. Les données primaires ont été obtenues à partir du travail sur le terrain au moyen d’entrevues, d’informateurs clés à l’aide d’un questionnaire et de discussions de groupe ciblées. La taille de l’échantillon de l’étude était de 165 habitants. Un processus de triangulation a été suivi pour analyser les données en combinant des approches qualitatives et quantitatives dans l’analyse et l’interprétation des résultats. Pour les données quantitatives, une version 3.1 d’EpiData pré-conçue a été utilisée. D’autres contrôles de cohérence, de plage de données et de validation ont été effectués dans la version 21.0 de SPSS pour identifier les codes invalides. Les résultats de cette étude révèlent que les politiques de gestion forestière n’ont largement pas reconnu le rôle important que les communautés proches de la forêt peuvent jouer dans la gestion des ressources forestières. Cela s’inscrit dans le cadre des efforts visant à intégrer les communautés locales dans les politiques de gestion des ressources forestières et les mécanismes équitables de partage des bénéfices des redevances qui découlent des initiatives de conservation des forêts. De même, l’étude a noté que le processus de partage des bénéfices des redevances forestières ne tient pas compte de la nature hétérogène des communautés dépendantes des forêts et a été entouré de corruption et de la quasi-absence de responsabilité dans la ligne de transmission des redevances forestières aux communautés dépendantes des forêts.  Cette lacune a entraîné des conflits sur l’utilisation et la gestion de ces ressources forestières avec d’énormes implications sur les efforts d’atténuation du changement climatique au Cameroun. Cet article suggère donc que pour une gestion efficace et durable de la réserve forestière du Mont Cameroun, le processus de partage des bénéfices des redevances forestières devrait être holistique et impartial tout en prenant en considération la nature diverse de l’ethnicité des communautés dépendantes des forêts.

Digital Object Identifier (DOI)

https://dx.doi.org/10.46711/ngaban-dibolel.2019.1.1

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ISSN : Version imprimée

2756-7206

ISSN : Version en ligne

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