Le Grenier des savoirs souhaite à la fois proposer un outil de travail et de réflexion en français et valoriser la création scientifique dans toutes les langues, notamment dans les langues africaines et en créole. Pour réaliser ce plurilinguisme, il accepte, par exemple, que les revues publient un article inédit dans une langue autre que le français, mais demande une traduction française. La révision linguistique ne pourra toutefois avoir lieu qu’en français et en anglais.
Pour tous les articles, le Grenier des savoirs demande que le résumé et les mots clés soient traduits dans une langue africaine choisie par l’auteur ou l’autrice ou en créole. L’entraide entre les auteurs et les autrices facilitera cette aventure linguistique! Si possible, l’auteur ou l’autrice traduit aussi son résumé et ses mots clés en anglais, par exemple en utilisant le logiciel web gratuit http://deepl.com.
Outre ce plurilinguisme, trois positions sont au cœur de la politique linguistique du Grenier des savoirs, à commencer par l’accessibilité des textes. Du point de vue de la justice cognitive, il serait en effet contradictoire de proposer en libre accès des textes peu compréhensibles aux non-initié-e-s, chargés de jargon, aux phrases longues et alambiquées, y compris dans les résumés. Le Grenier des savoirs demande donc aux auteurs et aux autrices de :
- privilégier les phrases courtes, porteuses d’une seule idée
- expliquer clairement tous les concepts rares ou novateurs qui sont utilisés (dans le texte, en note ou dans un encadré)
- utiliser l’introduction pour bien annoncer la suite du texte et la conclusion pour récapituler l’essentiel de l’argument ou des résultats, en miroir de l’introduction
- ne pas abuser de citations longues
- minimiser les notes de bas de pages
- faire des tableaux concis et courts s’il y a lieu (et non de longs tableaux complexes)
- utiliser le « je » quand l’auteur ou l’autrice prend la parole et conserver le « nous » pour la prise de parole dans les articles collectifs ou quand le sujet de la phrase est collectif – ce qui évitera bien des horreurs grammaticales et de la confusion
- éviter ou mettre en contexte les allusions à des débats très locaux ou à des instances très locales.
La rigueur bibliographique est un autre pilier de la qualité des revues du Grenier des savoirs et relève aussi de sa politique linguistique puisqu’elle est un outil de communication scientifique majeur. Le Secrétariat général a même engagé un expert pour réviser les bibliographies. Il sera vite débordé si les auteurs et les autrices ne s’engagent pas dans cette rigueur qui repose sur trois piliers :
- Toutes les informations bibliographiques d’une référence sont présentes : nom et prénom des auteurs et autrices, titre de l’article, du livre ou de la revue, volume et page pour une revue, ville et maison d’édition pour un livre, numéros de page et lien web s’il existe. Ces éléments doivent permettre au lectorat de retrouver la référence facilement et de la lire.
- Toutes les références listées dans la bibliographie doivent apparaître dans le corps du texte.
- Toutes les références mentionnées dans le corps du texte (sous la forme auteur, date) doivent se retrouver dans la bibliographie.
Au nom de la justice cognitive et de son idéal d’universalisme inclusif, les articles du Grenier des savoirs doivent comporter des références à des textes ou à des réalisations d’hommes et de femmes des pays du Nord et des pays des Suds et pas seulement ou majoritairement des textes d’hommes européens ou eurodescendants. Pour vous aider à varier vos références, utilisez ce guide de la recherche documentaire dans le web scientifique libre.
Finalement, les revues du Grenier des savoirs adoptent une écriture inclusive qui vise à assurer une visibilité égale aux hommes et aux femmes dans la langue française – cette question se pose différemment dans les langues africaines… Les revues suivent le Guide d’écriture inclusive des Éditions science et bien commun.
Ressources à consulter :
- Le guide de féminisation de l’UQAM
- Le guide de rédaction non sexiste de l’AQOCI
- Hélène Dumais, et al. 2008. « De la féminisation des titres à la rédaction épicène : regards croisés sur la parité linguistique » Recherches féministes, 21, 1: 171-182.
- Viennot, Éliane 2014. Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin! Petite histoire des résistances de la langue française. Paris, éditions iXe.
En somme, les piliers de la politique linguistique du Grenier des savoirs sont les suivants :
- Une écriture inclusive
- Un niveau de langage accessible ou bien expliqué
- Une bibliographie impeccable
- Un résumé (jusqu’à 500 mots) et des mots clés traduits dans une langue africaine choisie par l’auteur ou l’autrice.
- Les biographies peuvent aussi être traduites dans une langue africaine
- Les articles en langue africaine sont les bienvenus, accompagnés d’une traduction.